Le ministère brésilien de la Santé a recommandé mercredi pour les patients légers du Covid-19 l'usage de la chloroquine et de l'hydroxychloroquine, jusqu'ici réservé aux cas graves, au lendemain d'un record quotidien de décès.
Cette recommandation a été faite dans un document du ministère, dont le titulaire Nelson Teich avait démissionné le 15 mai en raison de fortes pressions du président Jair Bolsonaro, convaincu des effets - à ce jour non scientifiquement prouvés - de la chloroquine pour lutter contre la pandémie.
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1.179 morts en 24 heures
Le Brésil a enregistré, mardi, une nette accélération des cas confirmés et des décès (1.179 décès supplémentaires en 24 heures), et déplore déjà 17.971 morts, alors que le pic n'est attendu qu'en juin dans ce pays qui recense plus de la moitié des cas confirmés en Amérique latine et Caraïbes.
Dans ses nouvelles directives, le ministère, dont le titulaire intérimaire est un général d'active, Eduardo Pazuello, recommande la prise des deux molécules dès les premiers symptômes, dans le système public de santé, et avec l'accord du médecin, comme du patient.
Le protocole du ministère souligne toutefois qu"'il n'existe pas de garantie de résultat positif" et que la chloroquine, un antipaludéen, peut provoquer des effets secondaires "graves" pouvant aller jusqu'à "des défaillances sérieuses de certains organes" et "jusqu'à la mort".
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Troisième pays en nombre de contaminations
La plupart des grands pays touchés, comme les États-Unis et la France, n'ont autorisé l'hydroxychloroquine, un dérivé de la chloroquine, que dans le cadre d'essais cliniques ou à l'hôpital pour les cas graves après décision collégiale des médecins.
Le Brésil est devenu le troisième pays au monde en nombre de contaminations derrière les États-Unis et la Russie, selon les données du ministère de la Santé. Mais de nombreux experts considèrent les chiffres ministériels très largement sous-estimés, le Brésil manquant cruellement de tests.