L'Arabie saoudite a annoncé samedi avoir exécuté en une seule journée 81 personnes accusées de crimes liés au "terrorisme", un record qui dépasse le nombre total de condamnations à mort en 2021 dans le pays, rapporte l'agence de presse officielle SPA. Les personnes exécutées - 73 Saoudiens, 7 Yéménites et un Syrien - sont accusées d'appartenance à plusieurs groupes "terroristes" parmi lesquels l'organisation jihadiste Etat islamique et les rebelles Houthis au Yémen, ajoute SPA.
Plusieurs attaques fomentées, selon l'agence
Selon l'agence, elles ont tenté de fomenter plusieurs attaques dans le royaume, notamment contre des lieux de culte, des bâtiments gouvernementaux, ainsi que des "installations vitales pour l'économie du pays". Elles sont également accusées d'avoir tenté de tuer des membres des forces de l'ordre et de faire entrer clandestinement des armes.
Toujours selon SPA, chacun des coupables a été "condamné par des tribunaux saoudiens lors de procès supervisés par 13 juges". L'Arabie saoudite a l'un des taux d'exécution les plus élevés au monde, avec 69 condamnations à mort en 2021, selon un décompte de l'AFP basé sur des déclarations officielles.
Des exécutions en général par décapitation
"Le royaume continuera d'adopter une position stricte et inébranlable contre le terrorisme et les idéologies extrémistes qui menacent la stabilité du monde entier", a encore rapporté l'agence SPA. Les exécutions en Arabie saoudite se font en général par décapitation. Pendant plusieurs années, le royaume a été visé par une série d'attaques meurtrières perpétrées par l'EI. Il est par ailleurs la cible d'attaques des Houthis depuis le Yémen voisin en guerre. Ryad appuie le gouvernement yéménite face aux Houthis depuis 2015.
Cette monarchie absolue est dotée depuis 1992 d'une Loi fondamentale assimilée à une Constitution, reposant sur la charia, la loi islamique. L'homicide, le viol, les attaques à main armée, la sorcellerie, l'adultère, la sodomie, l'homosexualité et l'apostasie sont passibles de la peine capitale dans le royaume ultraconservateur.
En 2020, l'Arabie saoudite a annoncé qu'elle mettait fin à la peine capitale pour ceux condamnés pour des crimes commis alors qu'ils avaient moins de 18 ans. Les exécutions annoncées samedi interviennent au lendemain de la libération du blogueur et militant des droits humains Raif Badawi qui avait été condamné à dix ans de prison pour avoir plaidé pour la fin de l'influence de la religion sur la vie publique en Arabie saoudite. Sa peine purgée, l'ancien lauréat du prix Reporters sans frontières pour la liberté de la presse, âgé de 38 ans, est toutefois visé par une interdiction de quitter le territoire saoudien pendant les dix prochaines années.