Amnesty International a dénoncé mardi le traitement "abominable" de travailleurs migrants dans les entrepôts d'Amazon, le géant américain de la distribution en ligne, en Arabie saoudite. "Des travailleurs contractuels" manipulés par des agents de recrutement, ont été "privés de leurs revenus, hébergés dans des conditions épouvantables et empêchés de trouver un autre emploi ou de quitter le pays", a affirmé l'organisation de défense des droits humains dans un rapport.
Ils "pensaient saisir une opportunité en or avec Amazon, mais ils ont fini par subir des abus qui ont traumatisé beaucoup d'entre eux", a déclaré le responsable d'Amnesty Steve Cockburn, en affirmant que certains cas pourraient "s'apparenter à de la traite d'êtres humains". Le rapport se base sur les témoignages de 22 Népalais ayant travaillé dans des entrepôts d'Amazon dans le royaume du Golfe, entre 2021 et 2023. Amnesty soupçonne que "des centaines d'autres ont enduré un traitement tout aussi épouvantable". Selon l'organisation, les travailleurs pensaient être embauchés directement par l'entreprise américaine et avaient contracté des prêts importants pour payer les frais de recrutement.
"Infesté de punaises de lit"
À leur arrivée en Arabie saoudite, ils ont trouvé un logement "sale et surpeuplé, parfois infesté de punaises de lit", ainsi que des conditions de travail "épuisantes" avec une surveillance constante et des temps de repos insuffisants, entraînant parfois des blessures, selon Amnesty. Le système de "kafala" imposé aux travailleurs étrangers dans le royaume les empêche de changer d'emploi sans l'accord de leur employeur, et limite leur capacité à quitter librement le pays, a souligné Amnesty.
Dans un communiqué transmis à l'AFP, le vice-président principal des opérations mondiales d'Amazon, John Felton, s'est dit "profondément préoccupé" par le fait que certains travailleurs contractuels en Arabie saoudite n'aient "pas été traités selon les normes que nous avons fixées, et la dignité et le respect qu'ils méritent". L'entreprise a assuré travailler avec son "fournisseur tiers" pour améliorer les conditions de logement et rembourser "les salaires impayés ou les frais de recrutement payés par les travailleurs".
Amnesty a également appelé les autorités saoudiennes à enquêter sur les abus et à améliorer les conditions des travailleurs étrangers. Le gouvernement saoudien n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.