Le train de réformes dérégulatrices du président ultralibéral Javier Milei a franchi vendredi une première étape au Parlement argentin, qui l'a approuvé sur son principe "général", sans présager d'un examen délicat à venir dans le détail, en particulier sur les privatisations et des pouvoirs délégués à l'exécutif.
"L'Histoire les jugera selon leur travail en faveur des Argentins"
Au troisième jour de sessions-marathons dans l'hémicycle, sur fond de manifestations et heurts avec la police, la Chambre des députés a approuvé le projet dit "Loi omnibus" par 144 votes pour et 109 contre. Succès symbolique pour le président Javier Milei, a fortiori étant donné sa minorité parlementaire (3e force), cette approbation "en général" tient en partie aux nombreuses concessions apportées ces dernières semaines au pharaonique texte initial de l'exécutif, de 664 articles au départ à moins de la moitié.
La loi touche maints domaines des sphères publique et privée, du système électoral à l'éducation, de la culture aux privatisations, au Code pénal, commercial, la légitime défense, la lutte contre les incendies, le divorce, le statut des clubs de football... À quelques heures du vote, la présidence avait dans un communiqué enjoint les députés "à démontrer de quel côté de l'Histoire, ils veulent être (...) L'Histoire les jugera selon leur travail en faveur des Argentins ou en faveur de l'appauvrissement continu du peuple".
À partir de mardi, les députés examineront le train de réformes dans le détail, puis voteront "en particulier", thème par thème, voire article par article. Nombre de députés qui ont approuvé le principe de la loi ont annoncé qu'ils exigeront des modifications supplémentaires.