Argentine : fort recul de la pauvreté au deuxième semestre 2024, à 38,1% de la population

Selon les chiffres officiels publiés ce lundi, la pauvreté en Argentine a connu un fort recul de près de 15 points de pourcentage en six mois, pour atteindre 38,1% de la population au deuxième semestre de l'année 2024. La proportion d'Argentins en situation d'indigence, ou d'extrême pauvreté, est passée de 18,1% six mois plus tôt à 8,2%.
La pauvreté en Argentine a atteint 38,1% de la population au deuxième semestre 2024, un fort recul de près de 15 points de pourcentage en six mois marqués par une décélération de l'inflation, selon les chiffres officiels publiés lundi.
Sur près de 47 millions d'Argentins, 38,1% vivaient sous le seuil de pauvreté au deuxième semestre, soit un retour à peu près au niveau d'il y a un an, après une hausse spectaculaire, à 52,9% il y a six mois, sous l'impact initial d'une dévaluation, de l'inflation et de la politique d'austérité du président ultralibéral Javier Milei.
"L'effet direct de la lutte contre l'inflation qu'a menée le président Javier Milei"
Le seuil de pauvreté, selon un panier de biens de base établi par l'Institut de la Statistique (Indec) qui publie ces chiffres, s'établit actuellement à 342.000 pesos, soit environ 313 dollars au taux de change officiel. La proportion d'Argentins en situation d'indigence, ou d'extrême pauvreté, a, elle aussi, fortement reculé au deuxième semestre 2024, passant de 18,1% six mois plus tôt à 8,2%, selon l'Indec.
La présidence a aussitôt salué dans un communiqué "l'effet direct de la lutte contre l'inflation qu'a menée le président Javier Milei". "La présente administration démontre que la voie de la liberté économique et de la responsabilité budgétaire est le chemin pour réduire la pauvreté sur le long terme" et non "les politiques du passé", en référence aux gouvernements péronistes (centre-gauche) précédents.
Javier Milei, économiste "anarcho-capitaliste" comme il se décrit, a conduit depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2023 une draconienne politique d'austérité, couplée d'emblée à une dévaluation du peso de plus de 52%, et un assèchement de la dépense publique, au nom de l'objectif "zéro déficit" budgétaire.
Cette thérapie "de choc" a entraîné une décélération marquée de l'inflation, passée de 211% sur l'année 2023 à 117% sur l'année 2024, et actuellement maintenue en-dessous de 3% chaque mois depuis octobre, les plus bas niveaux depuis quatre ans et demi.
Le corollaire a été une activité économique anémiée (en repli de -1,8% sur l'année 2024), la perte de dizaines de milliers d'emplois et un bond de la pauvreté au premier semestre 2024. Elle était alors passée à 52,9%, un saut de onze points en six mois, à un niveau sans précédent en Argentine depuis une vingtaine d'années.