La France et les Etats-Unis ont mis en cause lundi la Russie devant le Conseil de sécurité de l'ONU, dans les attaques chimiques présumées commises à Douma en Syrie, jugeant que ce pays n'avait pu ignorer les bombardements aériens du régime Assad. "L'appui militaire russe et iranien est présent sur le terrain et à tous les échelons de l'appareil de guerre syrien, et aucun avion syrien ne décolle sans que l'allié russe en soit informé", a relevé l'ambassadeur français à l'ONU François Delattre.
"Aucun doute sur les auteurs de cette attaque". "Ces attaques (du 7 avril) sont intervenues donc soit avec l'accord tacite ou explicite de la Russie, soit malgré elle et en dépit de sa présence militaire. Je ne sais laquelle de ces deux dérives est la plus alarmante pour notre sécurité collective", a-t-il ajouté. "Il n'existe aucun doute sur les auteurs de cette nouvelle attaque", avait souligné auparavant François Delattre en évoquant implicitement le régime syrien. Le diplomate français a précisé que "le 7 avril, au moment où avait lieu une seconde attaque chimique sur Douma, des avions russes participaient également à des opérations aériennes en région de Damas".
"Avec l'aide de la Russie". Lors de son allocution devant le Conseil de sécurité, son homologue américaine, Nikki Haley, s'en est aussi prise à la Russie et à l'Iran. "La Russie et l'Iran ont des conseillers militaires dans les bases aériennes du régime d'Assad et dans les centres d'opérations", a-t-elle souligné. "Des responsables russes sont sur le terrain en aidant directement les campagnes (de siège) du régime, et des forces iraniennes font souvent le sale boulot", a-t-elle ajouté. "Quand le régime militaire syrien pilonne des civils, il le fait avec l'aide de la Russie", a insisté Nikki Haley, ajoutant que "ce monstre qui a lâché des bombes chimiques" doit "rendre des comptes".
Moscou met en garde. La Russie a démenti pour sa part le recours à des armes chimiques samedi par le régime syrien à Douma. Des experts russes se sont rendus sur le terrain, ont fait des prélèvements et n'ont trouvé aucune trace d'armes chimiques, a assuré lundi devant le Conseil de sécurité l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia. "Il n'y a pas eu d'attaque chimique" samedi à Douma, a-t-il dit, en parlant "d'absence de preuves". Vassily Nebenzia a par ailleurs mis en garde contre "de graves conséquences" en cas de frappes aériennes occidentales en Syrie : "Nous appelons les Occidentaux à renoncer à la rhétorique guerrière."