L'horreur dans les kibboutz. Le 7 octobre dernier, de nombreux hommes du Hamas entraient sur le territoire israélien, tuant hommes et femmes, enfants et vieillards, présents sur leur route. Au moins 1.400 personnes ont perdu la vie dans l'attaque, souligne un dernier bilan de l'armée israélienne.
Depuis la création de l'État hébreu en 1948, jamais un tel bilan n'avait été atteint lors d'une attaque terroriste. Conséquence, Tsahal bombarde sans relâche la bande de Gaza, et se prépare à mener une grande contre-offensive terrestre, pour définitivement éliminer le Hamas, a expliqué le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu et sous-entendant, que le conflit était entré dans une guerre de civilisation.
Un conflit nationaliste qui s'est "islamisé"
"C'est plus complexe", confie l'historien Georges Bensoussan au micro d'Europe 1-CNews. Invité de La Grande interview, l'auteur de l'ouvrage "Les origines du conflit israélo-arabe" aux Éditions Que sais-je, appelle à remettre du politique dans la gestion des relations entre Israël et les territoires de Palestine.
"On assiste au départ à un conflit entre deux nationalismes, deux mouvements territoriaux qui se partagent la même terre depuis environ un siècle et demi. Et à partir du milieu des années 1920, il y a déjà un bon siècle, le conflit a été islamisé par le chef du mouvement national palestinien de l'époque, le mufti de Jérusalem, Haj Amin al-Husseini", explique-t-il.
"Aucune perspective de paix"
"Il a islamisé le conflit, c'est-à-dire qu'il a transformé ce conflit de conflit territorial et politique en conflit religieux. Et c'est une évolution dramatique parce que tant que vous êtes dans le politique, vous êtes dans la négociation possible", poursuit l'historien, prenant l'exemple de la poignée de main entre Yasser Arafat, le président de l'Organisation de libération de la Palestine et Yitzhak Rabin, le Premier ministre israélien de l'époque, en septembre 1993, lors de la signature de la déclaration de principes des accords d'Oslo.
Ces accords devaient permettre de poser les premiers jalons du chemin vers la paix entre les deux nations. "Ce sont deux anciens ennemis qui se serrent la main", explique Georges Bensoussan. "Mais avec le religieux, vous êtes dans l'absolu. Et l'absolu, c'est eux ou nous. Donc l'islamisation du conflit voulue par le mufti de Jérusalem et qui continue aujourd'hui par le Hamas, (...) ne laisse aucune perspective de paix", estime-t-il.
Désormais, "quand vous lisez la charte du Hamas, on voit bien que l'objectif n'est pas de créer un État palestinien à côté d'Israël. Il s'agit d'éradiquer toute présence juive de la mer au Jourdain, donc de détruire l'État d'Israël. C'est en ce sens que ce qu'il s'est passé le 7-Octobre et le programme lui-même du Hamas est un programme de type génocidaire", conclut-il, ajoutant qu'il était urgent de "politiser de nouveau le conflit" pour revenir à la raison.