Il est l'un des symboles de la violence de l'attaque terroriste du Hamas contre Israël. Le 7 octobre dernier, au moins 260 personnes ont été tuées lors du Festival de musique techno "Tribe of Nova", qui était organisé près du kibboutz israélien de Réïm, situé à environ cinq kilomètres de la frontière avec Gaza. Claudine, franco-israélienne, était présente lors de l'attaque. Deux semaines après les faits, elle raconte à Europe 1 comment, en quelques minutes, ce moment de fête a basculé dans l'horreur.
"On est restés cachés 6 heures dans un champ"
Vers 6h30 du matin, des panaches de fumée apparaissent dans le ciel et les premiers coups de feu se font entendre, sans inquiéter les participants. "Au début, on a cru que c'étaient des roquettes, comme à chaque fois, on voit tout le temps ça ici en Israël", explique Claudine au micro d'Europe 1. Mais au bout de quelques minutes, la jeune femme comprend qu'une attaque se prépare. "Au bout d'une demi-heure à peu près, on a appris que des terroristes étaient entrés sur le territoire israélien."
>> LIRE AUSSI - EN DIRECT - Attaque du Hamas : Israël intensifie ses frappes contre Gaza avant une invasion terrestre
Claudine et ses amis tentent alors de partir. "Au début, on est parti vers la voiture pour rentrer à la maison, mais ils nous ont fermé les routes en nous faisant croire qu'il s'agissait de la police. Mais après ça, on a compris que c'étaient les terroristes. Ils ne nous ont pas autorisé à sortir avec les voitures."
Pris au piège, le groupe quitte le véhicule et se dirige vers un champ pour se cacher. "On y est restés six heures. On a tout entendu : les tirs des terroristes près de nous, les enfants, les filles, les garçons qui ont été kidnappés", raconte la jeune femme avec émotion.
"J'ai enterré une dizaine d'amis"
Au bout de six longues heures, un feu se déclare près du buisson où sont cachés Claudine et ses amis. "On a commencé à bouger de notre place, et on a fini par trouver des militaires qui nous ont crié de venir vers eux. En les rejoignant, on a vu des corps de personnes, de femmes, d'hommes, de policiers, de soldats, certains brulés...", se souvient Claudine.
>> LIRE AUSSI - «C'est vraiment très dur» : deux semaines après l'attaque du Hamas sur Israël, le traumatisme des survivants
Des images d'horreur, difficiles à oublier. D'autant que Claudine a perdu de nombreux proches dans l'attaque du Hamas, qui a fait plus de 1.400 morts sur le sol israélien. "La première semaine, on était tous les jours à des enterrements. J'ai enterré une dizaine d'amis."
Et depuis son retour à Tel-Aviv, c'est la peur qui domine. "Tous les bruits, on a des roquettes tous les temps, et on a peur que des terroristes soient encore cachés." Pour autant, la franco-israélienne ne compte pas quitter l'État hébreu. "J'ai des amis qui sont à l'armée, je ne partirai pas d'ici tant que la guerre ne sera pas finie. Ça fait 12 ans que je suis en Israël, c'est ma maison, mon pays", conclut Claudine au micro d'Europe 1.