Des attaques simultanées inédites en Tunisie. Un commando de djihadistes a ciblé plusieurs endroits de la ville de Ben Guerdane, à la frontière libyenne, faisant au moins 52 morts, lundi. Ces attaques contre une caserne de l'armée, un poste de police et un poste de la garde nationale ont tué 10 membres des forces de l'ordre (six gendarmes, deux policiers, un douanier et un soldat), sept civils ainsi que 35 djihadistes. "L’Etat islamique s’étend à d’autres régions du monde", a analysé Mathieu Guidère, spécialiste de géopolitique et du terrorisme islamiste, interrogé lundi soir au Club de la presse d'Europe 1.
Plus de 3.000 Tunisiens dans les rangs de l'EI. "L’une des meilleures bases de l'EI, c’est la Libye. Du côté libyen, les combattants étrangers les plus actifs sont les Tunisiens", explique l'auteur de L'État islamique en 100 questions (éditions Tallandier). "C’est le résultat d’un double mouvement. D'abord, le mouvement interne à la Tunisie, où il y a eu une sorte d’union nationale qui a défini les combattants djihadistes comme l’ennemi commun. Et puis, face à l’intensification des bombardements en Irak et en Syrie, la majorité des djihadistes tunisiens sont de retour sur le territoire tunisien", poursuit Mathieu Guidère.
"Il y a 2.000 à 3.000 djihadistes d'origine tunisienne en Syrie et en Irak. Et en Libye, environ 500. Ce qui fait un nombre considérable", conclut le spécialiste du terrorisme islamiste.