L’Etat islamique a revendiqué mardi soir l’attentat de Vienne, dont le bilan provisoire est de quatre morts et une quinzaine de blessés. Le terroriste, un Autrichien d’origine albanaise de 20 ans, a visé volontairement de sang froid avec sa kalachnikov les gens qui se trouvaient aux terrasses des cafés dans le quartier de la synagogue. Il était connu des services de police car il avait déjà essayé de partir en Syrie. L’an dernier, il avait été libéré de prison de manière anticipée car il avait suivi un programme de déradicalisation. L’Autriche est sonnée, mais elle tentait de se rassembler autour des figures, héros de la nuit de lundi.
"Nous nous sommes retrouvés au milieu de la fusillade"
Recep et Mikail ont la vingtaine, comme le terroriste. Ils voulaient profiter des dernières heures dans le quartier à la mode de Vienne, avant l'entrée en vigueur du confinement. "Un dernier café", raconte Mikail, "quand tout à coup nous nous sommes retrouvés au milieu de la fusillade". Les deux amis font du sport de combat à un niveau semi-professionnel ; ils se précipitent pour venir en aide aux passants.
"Nous rejetons la terreur"
Une vidéo, tournée depuis un balcon, les montre sous la mitraille en train de secourir un policier gravement touché. A l'aube, Mikail poste un message qui devient viral. "Nous, Musulmans d’origine turcs, nous rejetons la terreur sous toute ses formes. Nous sommes avec l’Autriche, nous sommes avec Vienne. Nous respectons l’Autriche. Et quoi qu’il se passe, nous sommes prêts à lui apporter notre aide."
Avant l'intervention des deux jeunes d'origine turque, le policier avait reçu des premiers secours d'un Palestinien de 23 ans, employé dans un fast-food, un visage connu des Autrichiens car l'an dernier sa famille s'était retrouvée au coeur d'un scandale, elle s'était vue refuser l'achat d'une maison dans le nord du pays au motif que le maire du pays ne voulait pas de musulmans dans sa commune.