L'attaquant gabonais du Borussia Dortmund Pierre-Emerick Aubameyang a été vivement critiqué lundi par la justice allemande pour son absence au procès de l'auteur présumé de l'attentat à la bombe ayant visé son équipe en avril dernier.
Pour raison de santé, selon le joueur. Le joueur ne s'est pas présenté, arguant de son état de santé à l'heure où il est aussi au cœur d'un interminable feuilleton sur son éventuel transfert vers le club londonien d'Arsenal. "La justice ne doit pas se laisser faire", a lâché le procureur Carsten Dombert, qualifiant le certificat médical présenté par l'avocat de Dortmund comme "laissant véritablement à désirer", selon le SID, filiale de l'AFP. "Je suis de la même opinion", a renchéri le président du tribunal Peter Windgätter, alors que selon le journal Bild Aubameyang risque 10.000 euros d'amende.
Bartra dit toujours "souffrir". Le fantasque et prolifique buteur gabonais était déjà la cible de bien des critiques pour son comportement qui lui a valu d'être brièvement écarté du groupe cette année, un dérapage qui coïncidait avec son envie de quitter Dortmund pour Arsenal. De son côté, le défenseur de Dortmund Marc Bartra, blessé lors de l'attaque, a lui fait le déplacement mardi au tribunal, expliquant toujours "souffrir" des suites de l'attentat à la bombe ayant visé le bus de son équipe en avril 2017. "Je n'ai encore aujourd'hui toujours pas digéré l'attentat et continue à en souffrir", a déclaré le joueur, touché au bras par l'explosion, dans une déclaration écrite lue à l'audience à Dortmund. "J'ai eu peur de mourir et de ne plus revoir ma famille", a-t-il ajouté.
L'accusé risque la perpétuité. L'accusé au procès, Sergueï Wenergold, se voit reprocher d'avoir fait exploser trois bombes le 11 avril 2017 au passage du bus de l'équipe de Dortmund, qui se rendait au stade pour jouer un match de Ligue des champions contre Monaco. Il risque la perpétuité pour 28 tentatives d'assassinats, le nombre des passagers du bus et des personnes accompagnant le véhicule. L'homme a reconnu les faits mais assuré n'avoir voulu tuer personne. Selon l'acte d'accusation, son but était de tuer le plus de joueurs possibles pour faire chuter le cours en bourse de l'action du Borussia, contre laquelle il avait spéculé à la baisse, et ainsi s'enrichir.