Un double attentat visant la police a fait jeudi au moins un mort et huit blessés à Tunis, faisant ressurgir le spectre de la violence en Tunisie à l'ouverture de la saison touristique et à quelques mois d'échéances électorales.
Sur la principale avenue de Tunis, l'avenue Habib Bourguiba, un kamikaze a visé un véhicule de police en milieu de matinée, blessant trois civils et deux policiers, selon un premier bilan du ministère de l'Intérieur. L'un des policiers est décédé de ses blessures, a ensuite précisé le ministère. Des morceaux de corps, probablement celui du kamikaze, jonchaient la chaussée autour de cette voiture, a constaté une journaliste de l'AFP sur place. L'attentat s'est produit non loin de l'ambassade de France. Des passant se sont évanouis sous le choc, et de nombreux commerces et administrations du centre-ville ont aussitôt baissé leurs rideaux.
L'EI revendique
Une demi-heure plus tard, un deuxième attentat suicide a visé un complexe de la Garde nationale à la périphérie de Tunis, faisant quatre blessés parmi les policiers, a indiqué le ministère de l'Intérieur. Le kamikaze, une femme, s'est fait exploser "à 11 heures (12h en France) devant la porte arrière" du complexe de Gorjani, où sont rassemblés des services de la Garde nationale, de la police judiciaire et des services d'enquête antiterroriste, a déclaré le porte-parole du ministère, Sofiène Zaag.
Dans une déclaration à la radio Mosaïque FM, le porte-parole du pôle antiterroriste, Sofiène Sliti, a affirmé que les deux kamikazes avaient utilisé une ceinture explosive et que les "investigations se poursuivent pour déterminer leur identité".
Dans la soirée, l'État islamique a revendiqué les deux attentats. Ils interviennent à la veille d'une saison touristique, qualifiées de prometteuse par des responsables tunisiens, et à l'approche d'élections présidentielle et législatives, prévues en octobre et novembre. Il s'agit du premier attentat dans la capitale depuis celui perpétré le 30 octobre, également sur l'avenue Bourguiba, par une femme kamikaze, qui avait fait au mois 26 blessés, en majorité des policiers.
Le président hospitalisé après un "grave malaise". Le président tunisien Béji Caïd Essebsi, âgé de 92 ans, a été hospitalisé jeudi après avoir été victime d'un "grave malaise", a annoncé la présidence. Il a été transféré à l'hôpital militaire de Tunis. "La situation du président est critique", a indiqué son conseiller Firas Guefrech, sur Twitter.