Deux attentats à la voiture bélier ont été commis à quelques heures d'intervalle en Catalogne faisant 13 morts et une centaine de blessés dans le cœur touristique de Barcelone, alors que cinq "terroristes présumés" ont été abattus dans la station balnéaire à Cambrils. L'ancien juge antiterroriste Marc Trevidic juge que l'Etat islamique a voulu "envoyer un message aux autorités espagnoles" avec cette attaque.
"Un groupe plus structuré". "Plus personne ne peut être surpris, hélas, par des attaques terroristes qui se répètent dans différents pays européens", explique d'abord Marc Trevidic, jeudi matin sur Europe 1. "Là, simplement, on se rend compte que c’est beaucoup plus organisé avec un groupe plus structuré que ce qu’on a vu ces derniers temps". "En Espagne, il y a des réseaux qui sont très liés aux groupes terroristes marocains depuis les années 1990. Ce n’est pas une surprise", poursuit-il.
"Le message est le même qu'en 2004". "Les attentats dans des pays comme l’Espagne sont avant tout liés à une situation politique", assure l'ancien juge d'instruction du pôle antiterrorisme au TGI de Paris. "En 2004, c’était pour que les Espagnols retirent leurs troupes de la coalition en Irak. Là aussi, on sait aussi que l’Espagne a des troupes (en Syrie, ndlr). Le message est exactement le même, à mon avis. Ce n’est pas fait de façon totalement incontrôlée. Quand c’est un attentat structuré, on veut atteindre un but précis". Et de poursuivre : "C’est un message envoyé aux autorités espagnoles qui dit : 'Vous faîtes partie de la coalition, il n’y a pas de raison que vous échappiez aux attentats, comme Londres, comme Berlin, comme Paris, comme Nice".
L'ancien juge antiterroriste revient également sur l'impact d'un tel attentat. "Toute personne dans le monde connaît quelqu’un qui est en train de passer ses vacances à Barcelone", explique-t-il. "L’impact est majeur dans le monde entier avec un attentat comme celui-là".