Le procès d'un demandeur d'asile palestinien qui avait tué au couteau un client de supermarché en juillet à Hambourg en Allemagne, dans un acte à motivation islamiste selon l'accusation, s'ouvre vendredi dans la ville.
Poursuivi pour "meurtre". Les autorités ont d'abord présenté Ahmad A., 26 ans, comme psychologiquement fragile avant d'opter pour un acte se voulant une "contribution au djihad mondial". L'accusé risque la prison à perpétuité. L'enquête n'a toutefois révélé aucun lien avec l'organisation Etat islamique (EI) et plutôt accrédité la piste d'un "loup solitaire". Du coup, l'homme ne sera pas poursuivi pour acte de "terrorisme" mais pour meurtre et tentative de meurtre.
"Tuer le plus possible de chrétiens". Cependant, il ne fait aucun doute pour l'accusation que son acte était motivé par "l'islamisme radical". "L'accusé a cherché à atteindre des victimes au hasard qui, selon lui, perpétuent les injustices à l'encontre des musulmans", souligne le parquet. "Il était important pour lui de tuer le plus possible de chrétiens allemands. Il voulait que son action soit comprise comme une contribution au djihad mondial", a-t-il ajouté. Son procès devrait durer au moins jusqu'à début mars.
Avec un couteau de cuisine. Fin juillet, Ahmad A. était entré en pleine journée dans un supermarché de Hambourg, s'emparant dans un rayon d'un couteau de cuisine doté d'une lame de 20 cm, et avait mortellement poignardé un client de 50 ans. Il avait par la suite pris la fuite et blessé dans la rue six autres personnes avec son couteau en criant "Allah Akbar", avant d'être maîtrisé à l'issue d'une course poursuite par des badauds.
Débouté de sa demande d'asile. Son cas place de nouveau l'administration allemande et les services de renseignement dans une position inconfortable. Car ce Palestinien, né aux Emirats Arabes Unis, arrivé en mars 2015 en Allemagne depuis la Norvège, avait été débouté de sa demande d'asile fin 2016 mais n'avait pu être reconduit à la frontière faute de papiers en règle. Il avait même été considéré avant son passage à l'acte comme "un cas suspect" suite à "des éléments montrant une radicalisation" religieuse.