L'enquête sur les deux attentats en Catalogne continue de progresser samedi, avec la mise au jour d'une cellule d'une douzaine de personnes passée à l'acte précipitamment après l'échec d'un premier plan encore plus meurtrier. Cette cellule, désormais "démantelée" selon le ministre de l'Intérieur espagnol, est soupçonnée d'avoir commis les attaques menées avec des véhicules lancés contre des foules de vacanciers et promeneurs à Barcelone puis à Cambrils, jeudi.
Quatre suspects arrêtés. Sur cette douzaine de suspects, quatre ont été arrêtés et placés en garde à vue jeudi et vendredi, dont trois à Ripoll et un à Alcanar. Il y a parmi eux trois Marocains (dont Driss O., frère d'un suspect abattu par la police), et un Espagnol originaire de Melilla, l'enclave espagnole située au nord du Maroc. D'après les premiers éléments de l'enquête, aucun des interpellés, âgés de 21 à 34 ans, n'avait été signalé pour une quelconque radicalisation.
Un homme en fuite. Un autre suspect est en fuite. L'identité de l'homme et sa photo ont été diffusées : il s'agit de Younès A., un Marocain de 22 ans. Il pourrait s'agir, selon les médias espagnols, du conducteur de la camionnette qui a fauché des passants sur la Rambla. Mais la police se refuse à confirmer cette information, déclarant simplement que le conducteur n'est toujours pas identifié.
Cinq terroristes abattus. Cinq autres terroristes ont été abattus dans la nuit de jeudi à vendredi à Cambrils alors qu'ils menaient l'attaque. Parmi ces assaillants tués figurent trois jeunes Marocains vivant depuis leur enfance en Espagne : Moussa O., Saïd A. et Mohamed H., respectivement âgés de 17, 18 et 24 ans et tous habitants de Ripoll. Les enquêteurs ont un temps envisagé que le premier ait pu être le conducteur de la fourgonnette, avant d'écarter cette piste.
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Deux autres personnes identifiées. Deux autres personnes également impliquées dans les attaques ont été identifiées mais n'ont pas été interpellées : elles pourraient avoir péri dans l'explosion suivie de l'incendie d'une maison mercredi à Alcanar, où le groupe tentait peut-être de confectionner des engins explosifs. Il y a dans cette maison "des restes humains de deux personnes différentes", a indiqué le porte-parole de la police.
L'explosion à Alcanar aurait en réalité évité un autre drame de plus grande ampleur. Selon la police, les assaillants auraient alors perdu les composants nécessaires à la fabrication d'engins explosifs. La police a sorti des dizaines de bonbonnes de gaz de la maison, dont on ignore si elles devaient servir de réceptacles.
Une voiture retrouvée. Clés de l'enquête, les trois fourgonnettes louées par les assaillants ont permis d'identifier assez rapidement la douzaine de membres de la cellule djihadiste. Parmi ces fourgonnettes, une Kangoo blanche - signalée vendredi par Madrid aux autorités françaises car susceptible d'avoir passé la frontière franco-espagnole - a été retrouvée en Espagne samedi.
Quatorze morts et plus de 120 blessés. L'attaque au véhicule-bélier sur la Rambla de Barcelone a été revendiquée par le groupe État islamique (EI). Quelques heures plus tard, une Audi A3 avait à son tour foncé sur la promenade du bord de mer de Cambrils, une station balnéaire au sud de la capitale catalane, avant de percuter une voiture des Mossos d'Esquadra, la police catalane. Au total, 14 personnes ont été tuées dans ces attentats et plus de 120 blessées.