Et si la forêt amazonienne était rasée au profit de la culture intensive de soja, d'huile de palme ou encore pour l'exploitation minière ? Voilà ce que prévoit celui qui pourrait être élu président du Brésil dimanche. Le candidat d'extrême-droite Jair Bolsonaro caracole en tête des sondages. L'élection de l'ancien capitaine de parachutistes divise le pays et pourrait aussi changer la donne de l'engagement du Brésil sur le climat.
Si la forêt amazonienne était touchée, quid alors des populations indiennes qui y vivent ? Denilson se dit profondément inquiet pour son peuple, les Baniwas, à la frontière avec la Colombie et le Venezuela. "S'il [Jair Bolsonaro, ndlr] ouvre maintenant ces espaces d'où je viens, en niant la présence des indigènes, en niant la protection environnementale pour la production de soja, toute la végétation va partir, ainsi que les populations qui entretiennent ces végétations", s'alarme-t-il.
Une perspective "fortement liée au racisme". Un projet aberrant pour le sociologue spécialisé dans l'environnement Henri Acselrad, mais qui s'inscrit finalement dans la droite ligne du projet global du candidat. "Il s'agit d'une prise de position inédite", explique le sociologue". "Mais sa prise de position en faveur des projets de dégradation, au nom du développement, s'inscrit dans une perspective fortement liée au racisme", analyse Henri Acselrad. "C'est aussi en raison d'une haine envers les Noirs et les indiens".
Si le projet du candidat d'extrême-droite est mis à exécution, des spécialistes ont fait le calcul : dans dix ans, il en sera fini du poumon de la planète .
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