Au Niger, 7 millions d'euros payés à des enseignants fictifs

Niger
Les autorités nigériennes ne trouvent pas trace de 3.000 enseignants auxquels, pourtant, elles versent un salaire. © AFP
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avec AFP
Le ministre de l'Éducation nigérien a expliqué perdre l'équivalent de 7,3 millions d'euros par an car ses services versent des salaires à des enseignants dont ils ne retrouvent pas la trace.

L'État nigérien verse chaque année plus de 4,789 milliards de FCFA (environ 7,3 millions d'euros) à quelque 3.000 enseignants dont les autorités ne retrouvent pas la trace, a révélé samedi le ministre nigérien de l'Éducation.

L'État nigérien perd 4,7 millions de francs CFA par an. "Par an, du fait des enseignants qu'on n'arrive pas à retrouver sur les listes, l'Etat perd 4.789.200.000 Francs CFA", a affirmé le ministre nigérien de l'Éducation du Niger, Daouda Mamadou Marthé devant les députés.

Ces enseignants sont composés de "contractuels" qui "n'existent pas du tout sur les listes officielles d'émargement", a expliqué le ministre. Il exposait aux parlementaires les résultats d'une enquête menée en 2016 par la Haute autorité de lutte contre la corruption et infractions assimilées (Halcia-organe gouvernemental). L'enquête a été menée "école par école" par des gendarmes et des civils, selon la Halcia.

L'éducation nigérienne embauche un grand nombre de contractuels. Les agents "contractuels" représentent environ "80%" du corps des enseignants du pays. Faute de budgets conséquents pour recruter des enseignants titulaires, les autorités font appel depuis une dizaine d'années à des "contractuels", souvent sans aucune formation, pour dispenser des cours dans le primaire, le secondaire et dans les écoles professionnelles.

À titre de rémunération, un "contractuel" reçoit "un pécule mensuel de 75.000 à 100.000 FCFA" (114 à 152 euros), d'après la Halcia.