Cette fois, c'est vraiment fini pour elle. La Première ministre britannique Theresa May quitte vendredi la tête du Parti conservateur, ouvrant officiellement la course à sa succession qui désignera celui qui aura la lourde tâche de réussir là où elle a échoué : mettre en oeuvre le Brexit. Theresa May, 62 ans, avait pris les rênes de l'exécutif en juillet 2016, peu après que les Britanniques eurent voté à 52% en faveur de la sortie de l'Union européenne lors du référendum du 23 juin.
Il lui incombait alors de détricoter plus de quarante ans de liens avec l'UE, mais aussi de rallier les Britanniques derrière une vision du Brexit susceptible de combler le fossé entre partisans et opposants à ce divorce historique, le premier dans le club européen. Mais elle n'a pas su relever le défi. Son accord de Brexit, négocié pendant de longs mois avec Bruxelles et censé organiser une sortie en douceur de l'UE, a été rejeté à trois reprises par les députés britanniques, autant de défaites humiliantes pour la Première ministre.
Boris Johnson, ancien maire de Londres, favori
Après sa démission de la tête du parti conservateur, qui ne devait donner lieu à aucun événement officiel vendredi, Theresa May restera en fonctions jusqu'à la désignation du son successeur par les tories, d'ici la fin juillet. Au Royaume-Uni, le poste de Premier ministre échoit de droit au chef du parti qui réunit une majorité au Parlement. Au cours des prochaines semaines, Theresa May "continuera à travailler pour les gens de ce pays. Quant au Brexit, la Première ministre a indiqué que ce ne serait pas à elle de faire avancer ce processus, mais à son successeur", a relevé jeudi son porte-parole.
Theresa May laissera donc au prochain chef de l'exécutif britannique le soin de remettre le Brexit sur les rails, soit en renégociant un nouvel accord avec Bruxelles, soit en optant pour une sortie sans accord, deux scénarios qui sont d'ores et déjà au coeur de la course à sa succession. Parmi les onze candidats en lice, le député conservateur Boris Johnson, ancien maire de Londres, ancien ministre des Affaires étrangères et champion des Brexiters, fait figure de favori.