Séisme pour l'extrême droite autrichienne à huit jours des européennes : son chef, le vice-chancelier Heinz-Christian Strache, a annoncé samedi sa démission après la révélation d'une tentative de compromission en lien avec la Russie, un coup de tonnerre à une semaine des européennes concernant une des principales figures d'extrême droite du continent.
Il dénonce un "attentat politique ciblé"
"J'ai remis au chancelier Sebastian Kurz ma démission des mes fonctions de vice-chancelier et il l'a acceptée", a annoncé Heinz-Christian Strache, 49 ans, lors d'une conférence de presse à Vienne. Il a également précisé quitter la tête du FPÖ, le parti qu'il dirige depuis 2005.
"J'ai fait une erreur et je ne veux pas que cela puisse fournir un prétexte pour affaiblir la coalition" formée en décembre 2017 avec les conservateurs de Sebastian Kurz, a-t-il ajouté. Heinz-Christian Strache a dénoncé un "attentat politique ciblé" et assuré n'avoir commis "aucune irrégularité".
Une caméra cachée destinée à le confondre
Cette annonce fait suite à la diffusion vendredi par des médias allemands d'extraits vidéo le montrant notamment disposé à offrir d'importants marchés publics à un oligarque russe en échange d'investissements dans le plus puissant journal du pays, Kronen Zeitung. Cette vidéo a été tournée en caméra cachée lors d'une rencontre avec la pseudo-nièce de cet oligarque dans une villa d'Ibiza avant les législatives de 2017, un rendez-vous très arrosé organisé apparemment pour piéger le dirigeant autrichien.
M. Strache a dénoncé samedi une démarche relevant de la "perfidie" et a souligné que cette rencontre était restée sans lendemain. Il a toutefois reconnu avoir eu "une attitude typique de macho provoquée par l'alcool" et a présenté ses excuses à sa femme, à son parti et à Sebastian Kurz, disant s'être comporté "comme un adolescent" en ne contrôlant pas ses propos.