L'Autriche a un nouveau président. Alexander Van der Bellen, candidat indépendant de 72 ans soutenu par les écologistes, a été proclamé vainqueur de l'élection présidentielle lundi, après le dépouillement des votes par correspondance au second tour, a confirmé le ministère de l'Intérieur autrichien. Alexander Van der Bellen l'emporte au terme d'un scrutin très serré : il a été élu avec 50,3% des voix, totalisant 31.026 votes d'avance sur son concurrent. Dimanche soir, il était au coude à coude avec son adversaire, le candidat d'extrême droite Norbert Hofer. Ils bénéficiaient alors chacun de 50% des voix, après le dépouillement de 90% des bulletins de votes.
Reports de voix des partis traditionnels. Mais les votes par correspondance - de quelque 900.000 personnes - ont finalement fait pencher la balance en faveur de l'écologiste. Alexander Van der Bellen a bénéficié d'une participation électorale en hausse et d'importants reports de voix notamment des partis traditionnels, en s'imposant comme le rempart de l'extrême droite. Il est appelé à devenir le premier candidat issu du camp écologiste à être élu à la tête de l'Etat autrichien, et le seul en Europe actuellement. Le nouveau président prendra ses fonctions le 8 juillet.
Le candidat d'extrême droite favori au premier tour. Norbert Hofer, candidat du Parti de la liberté (FPÖ), islamophobe et eurosceptique, a pour sa part reconnu sa défaite : "Chers amis ! Je vous remercie pour votre soutien. Bien sûr, je suis triste aujourd'hui", a-t-il écrit dans un message sur son compte Facebook lundi. Au premier tour, le 24 avril, Norbert Hofer était arrivé largement en tête avec 35% des voix contre 21% pour Alexander Van der Bellen tandis que les candidats du SPÖ (social-démocrate) et de l'ÖVP (conservateurs chrétiens), qui dominaient la vie politique autrichienne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, avaient été éliminés.
Le FPÖ gagne du terrain. Avec cette courte défaite, le FPÖ réalise toutefois son meilleur score à un scrutin national, surfant sur la vague des migrants qui a vu 90.000 personnes demander l'asile dans le pays en 2015, soit plus de 1% de la population. Norbert Hofer, un député affable et policé qui s'est gardé des dérapages ouvertement xénophobes qui avaient fait la marque de son parti par le passé, axant son discours sur le pouvoir d'achat, a ainsi recueilli les suffrages de quasiment un électeur sur deux et s'est imposé dans la majorité des zones rurales. Il avait promis dimanche de se "représenter dans six ans" s'il n'était pas élu.