Qui a saboté les gazoducs Nord Stream reliant la Russie à l'Allemagne sous la mer Baltique ? Des bouillonnements allant jusqu'à un kilomètre de diamètre ont été repérés par l'armée danoise sur les deux gazoducs Nord Stream, touchés par d'étranges fuites. L'Ukraine a dénoncé une attaque terroriste de Moscou, alors que la Russie se dit elle "extrêmement préoccupée". "Avec le Kremlin de Vladimir Poutine, nous devons nous attendre à tout", a affirmé Jean-François Colosimo, auteur de La crucifixion de l’Ukraine : mille ans de guerres de religions en Europe, invité d'Europe Matin mercredi.
"C'est une véritable opération militaire"
"On a très envie de désigner Moscou et la Russie [parce que] le chantage de Poutine est total. Cette guerre est aussi une guerre de l'énergie. Il faut noter que pour l'instant, les États-Unis ne confirment pas que ce sabotage serait russe, or, on sait leurs capacités satellitaires d'observation. À qui profite ce crime ? C'est bien la question. Mais nous voyons que notre hiver risque d'être peut-être encore plus rude que ce que nous pensions", a-t-il indiqué.
L'hypothèse d'un acte de sabotage mené en mission commandée prend de l'épaisseur d'heure en heure. Pour Jean-François Colosimo, il s'agit d'une "véritable opération militaire, hautement technique, qui engage la responsabilité d'un État". "Lequel ? Peut-être la Russie", s'est-il interrogé. Mais "ce n'est pas trois sympathiques dissidents et contestataires qui sont allés percer un tuyau", a-t-il déclaré.