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Aurélien Fleurot / Crédit photo : SEAN GALLUP / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP
Un plan social historique chez Volkswagen sur son propre sol. Le plus grand constructeur automobile européen, qui est aussi le premier employeur de l’industrie allemande, va fermer trois sites avec des dizaines de milliers de suppressions d'emplois.

C'est inédit dans l'histoire de Volkswagen : le constructeur allemand, né en 1937, pourrait fermer jusqu'à trois usines sur son sol. C'est un plan d'économies drastique qui s'annonce : baisse des salaires, suppression de dizaines de milliers de postes, l'ancien numéro 1 mondial de l'automobile est en train de payer cash sa stratégie d'électrification, qui peine à fonctionner en Europe et surtout en Chine.

"Leurs résultats plongent"

Il y a un an, Volkswagen signait un plan d'économies de 10 milliards d'euros avec ses syndicats, mais ce n'est pas suffisant. La baisse de production en Europe est durable, et surtout, l'eldorado qu'était la Chine pour les constructeurs allemands est en train de s'évaporer, selon Bernard Jullien, maître de conférences à l'université de Bordeaux et spécialiste de l'industrie automobile.

"C'était un peu la vache à lait… Les volumes faits par Volkswagen en Chine sont équivalents à ceux qui sont faits en Europe. Surtout, les ventes chinoises étaient beaucoup plus profitables. Ce supplément de profits qui permettait de faire face au surcoût allemand. Ils ne l'ont plus et du coup, évidemment, leurs résultats plongent", détaille-t-il au micro d'Europe 1.

Une concurrence féroce

En cause aussi, une stratégie risquée décidée après le Dieselgate, Volkswagen a voulu se racheter en misant tout ou presque sur l'électrique, mais c'est compliqué en Europe. Et ce n'est pas payant en Chine non plus.

"L'ID.3 ne convainc pas comme la Golf convainquait... Alors, ce n'est déjà pas le cas en Europe et c'est évidemment encore moins le cas en Chine... Puisqu'en Chine, il y a des producteurs qui sont nés pour faire de l'électrique" comme Nio ou Xpeng, poursuit-il. Le bras de fer entre direction et syndicats s'annonce long : les négociations reprennent ce mercredi et les salariés ne pourront pas lancer une grève, qui parait inévitable, avant le 1ᵉʳ décembre.