Alors que la bataille a commencé depuis quelques jours pour reprendre Raqqa, le fief du groupe État islamique en Syrie, une autre bataille, celle de Mossoul, se poursuit en Irak. Elle dure depuis maintenant neuf mois et l'ONU s'alarme du sort des civils. Elle estime qu'ils sont plus de 100.000 pris au piège dans la ville, retenus comme boucliers humains par l'EI.
Des habitants comme boucliers. C'est le dernier bastion de l'État islamique à Mossoul : trois kilomètres carrés de ruelles sinueuses et d'anciennes maisons imbriquées. Les djihadistes le savent, les milliers de civils piégés dans la vieille ville vont ralentir les troupes irakiennes sur le point de lancer l'assaut. Les habitants ont donc ordre de rester. À plusieurs reprises, les djihadistes ont tué ceux qui tentaient de s'enfuir et de briser l'interdiction en traversant le front.
La faim et la soif. Les hommes, les femmes et les enfants qui restent cloîtrés chez eux affrontent par ailleurs un autre ennemi : la faim. Les habitants vivent par 45°C sur des provisions qui s'amenuisent ou sont réquisitionnées par les combattants de l'État islamique. L'eau potable manque et des sources locales rapportent qu'à l'intérieur, on ne se nourrit plus que de grains de blé et de tomates en conserve.
Une pression constante. À la faiblesse physique s'ajoute la pression des djihadistes, constante. Ce sont des combattants qui viennent et qui percent des trous dans le sol pour créer des tunnels. Ce sont des snipers qui se postent dans les étages supérieurs d'une maison quand plusieurs familles sont rassemblées au rez-de-chaussée. Pour le groupe État islamique, l'objectif est double : se protéger des frappes ennemies, mais aussi pousser à la faute l'armée irakienne et la coalition.