Le leader du groupe djihadiste nigérian Boko Haram Abubakar Shekau a réagi à l'élection de Donald Trump à la présidence américaine en affirmant que la "guerre ne faisait que commencer".
Le combat continue pour Boko Haram. "Ne vous laissez pas duper par des gens comme Donald Trump ou tous ceux de la coalition qui se battent contre nos frères en Irak, Syrie, Afghanistan ou partout ailleurs", a-t-il déclaré dans un message audio d'environ une heure diffusé sur YouTube dimanche soir. "On en a fini d'Obama, maintenant nous allons commencer avec Trump", lance Shekau en langue hausa, dans ce discours diffusé selon les canaux traditionnels du groupe armé où il fait référence au président américain sortant Barack Obama et à son successeur élu la semaine dernière.
Un groupe affaibli. "Nous restons convaincus par notre foi et nous n'arrêterons pas. Pour nous, la guerre ne fait que commencer", a-t-il ajouté. Le mouvement djihadiste d'Afrique de l'Ouest, qui a prêté allégeance au groupe Etat Islamique en mars 2015 est cependant de plus en plus divisé et largement affaibli. Daech lui a désigné début août un nouveau wali (chef) en la personne d'Abou Mosab Al Barnaoui, fils du fondateur de la secte islamiste, Mohamed Yusuf.
Shekau justifie les massacres de musulmans. La faction d'Al Barnaoui a dénoncé l'attitude de despote Shekau, mais aussi les massacres des civils musulmans dans le nord-est du Nigeria, préférant se concentrer sur les cibles de l'État, les chrétiens et la propagation du djihad. Dans son message audio, Shekau justifie les tueries de tous les musulmans qui acceptent de vivre dans un "état démocratique et laïc" et qui n'ont pas rejoint les rangs de Boko Haram. Le groupe djihadiste a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009, date à laquelle Shekau a pris la tête du groupe.