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Ariane Ménage avec AFP / Crédits photo : ZAIN JAAFAR / AFP
Alors que les efforts de médiation en vue d'une trêve et de la libération d'otages semblent s'enliser, le président américain Joe Biden a lui estimé samedi qu'un cessez-le-feu était possible dès aujourd'hui dans la guerre entre Israël et le Hamas si le groupe palestinien relâchait les otages.

L'armée israélienne a mené samedi de nouveaux bombardements meurtriers dans la bande de Gaza notamment à Rafah, et ordonné de nouvelles évacuations de cette ville du sud du territoire palestinien, menacée d'une offensive terrestre d'envergure.

Un cessez-le-feu possible pour Joe Biden

Alors que les efforts de médiation en vue d'une trêve et de la libération d'otages semblent s'enliser, le président américain Joe Biden a lui estimé samedi qu'un cessez-le-feu était possible dès aujourd'hui dans la guerre entre Israël et le Hamas si le groupe palestinien relâchait les otages. Joe Biden a abordé le sujet après avoir averti Israël, mercredi, qu'il cesserait de lui fournir des obus d'artillerie et d'autres armes s'il attaquait Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, tout en déplorant que des civils aient été tués par le largage de bombes américaines.

Ces dernières heures, des journalistes de l'AFP, des médecins et des témoins ont fait état de frappes à travers le territoire palestinien assiégé et dévasté par plus de sept mois de guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre.

L'entrée des aides humanitaires à Gaza est quasiment bloquée selon l'ONU

L'entrée des aides humanitaires à Gaza est quasiment bloquée selon l'ONU depuis que les troupes israéliennes ont pénétré lundi dans l'est de Rafah et pris le point de passage frontalier avec l'Egypte, verrouillant une porte d'entrée névralgique pour les convois transportant des aides vitales à une population menacée de famine.

À Rafah, où s'entassent selon l'ONU quelque 1,4 million de Palestiniens pour la plupart déplacés par les bombardements israéliens et les combats, d'intenses frappes aériennes ont visé un secteur proche du point de passage, selon des témoins. Des bombardements ont également touché le nord de la bande de Gaza, un territoire pauvre d'environ 40 kilomètres de long et 10 de large où vivent quelque 2,4 millions d'habitants. L'armée a fait état "de dizaines de terroristes tués dans l'est de Rafah".

Défiant les mises en garde internationales contre une offensive majeure à Rafah, les troupes israéliennes mène depuis mardi des incursions dans l'est de la ville, après plusieurs ordres d'évacuation lancés par l'armée aux habitants de la zone. Environ 300.000 Palestiniens ont quitté les quartiers est depuis le premier ordre d'évacuation le 6 mai, selon l'armée. Un ordre similaire samedi indique que les zones désignées dans l'est de Rafah ont été "le théâtre d'activités terroristes du Hamas".

Décès d'un otage selon le Hamas

Dans le nord de la bande de Gaza, l'armée a émis des ordres d'évacuation de Jabaliya et Beit Lahia, et fait état d'une "opération d'envergure" dans le quartier de Zeitoun dans la ville de Gaza. Selon elle, le Hamas "essaye de se reconstruire" dans plusieurs zones. Les ordres d'évacuation ont été qualifiées d'"inacceptables" par le président du Conseil européen Charles Michel, qui a appelé Israël à ne pas mener une "opération terrestre à Rafah". Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a mis en garde contre une "catastrophe humanitaire colossale" en cas d'assaut à Rafah, ville considérée par Israël comme le dernier bastion du Hamas dans le territoire palestinien.

Rappelant l'opposition de l'UE sur ce point, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell a jugé "intolérable" l'évacuation de la population massée à Rafah vers des "zones non sûres" était "intolérable".

La branche armée du Hamas a annoncé sur Telegram le décès samedi d'un otage israélien, retenu à Gaza depuis l'attaque du 7 octobre, et dont elle avait diffusé quelques heures auparavant des images de lui vivant. Elle a imputé sa mort à des "blessures subies après que des avions de combat sionistes (israéliens) ont pris pour cible le lieu où il était détenu il y a plus d'un mois". Sollicitée, l'armée n'a pas souhaité commenter l'information dans l'immédiat. En soirée, des milliers de personnes ont manifesté à Tel-Aviv pour réclamer le retour des otages. "Ramenez-lesmaintenant !", lit-on sur une pancarte brandie par un manifestant.

Tensions à l'Eurovision

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque contre Israël, faisant plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l'armée. En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne.

Malgré la réouverture mercredi du passage de Kerem Shalom, voisin de Rafah, fermé par Israël pendant trois jours après des tirs de roquettes du Hamas, l'acheminement de l'aide reste "extrêmement difficile", selon le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). Samedi, de nouvelles roquettes ont été tirées de Rafah vers le passage d'aides de Kerem Shalom près de Rafah, selon l'armée.

 

À des milliers de kilomètres de là, la guerre à Gaza qui agite plusieurs universités dans le monde, s'est invitée aussi à l'Eurovision de la chanson qui se tient à Malmö en Suède, sur fond de protestation contre la participation israélienne au concours.