Trêve à Gaza : Netanyahu ordonne de «retarder» la libération des détenus palestiniens prévue jeudi

Benjamin Netanyahu a ordonné de "retarder" la libération des 110 détenus palestiniens prévue dans la journée. Cette libération devait se faire en échange de celle de trois Israéliens, qui étaient retenus en otages dans la bande de Gaza.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a dénoncé des "scènes choquantes" et ordonné de "retarder" la libération des 110 détenus palestiniens prévue lors de ce troisième échange, aux termes du fragile accord de trêve entré en vigueur le 19 janvier.
Des libérations proches de la maison détruite de Sinouar
Soigneusement mise en scène, la première libération, celle d'Agam Berger, une soldate de 20 ans capturée le 7 octobre 2023 lors de l'attaque du Hamas contre Israël, alors qu'elle faisait son service militaire près de la bande de Gaza, s'est déroulée beaucoup plus calmement.
Après 482 jours de captivité, la jeune femme a été libérée par le Hamas à Jabalia, dans le nord du territoire, et remise au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avant de regagner Israël. Trois heures plus tard, Arbel Yehud, une civile de 29 ans, et un agriculteur de 80 ans, Gadi Moses, tous deux Germano-Israéliens pris en otage au kibboutz Nir Oz, dans le sud d'Israël, ont à leur tour été libérés à Khan Younès par des hommes armés et cagoulés du Jihad islamique et du Hamas. Cinq otages thaïlandais ont également été libérés, hors du cadre de l'accord de trêve.
A Khan Younès, une ville dévastée par des mois de combats, des centaines de personnes s'étaient rassemblées pour assister à ces libérations organisées à proximité de la maison détruite de Yahya Sinouar, l'ex-chef du Hamas tué par l'armée israélienne. Un photographe de l'AFP a capté le regard effrayé d'Arbel Yehud, escortée pendant de longues minutes dans la foule par une escouade de combattants masqués.
"Une preuve supplémentaire de la cruauté inimaginable" du Hamas
Les trois otages israéliens devaient être échangés dans la foulée contre 110 Palestiniens. Mais Benjamin Netanyahu "a ordonné de retarder la libération des terroristes prévue pour aujourd'hui, jusqu'à ce que la libération de nos otages soit garantie en toute sécurité lors des prochaines étapes", a indiqué son bureau.
"Je vois avec effroi les scènes choquantes de la libération de nos otages. C'est une preuve supplémentaire de la cruauté inimaginable de l'organisation terroriste Hamas", a déclaré le Premier ministre, qui avait promis d'anéantir le mouvement, au pouvoir à Gaza depuis 2007, après l'attaque du 7 octobre 2023.
Dans les ruines du camp de réfugiés de Jabalia, les membres armés du Hamas, bandeau vert autour du crâne, avaient auparavant mis en scène la libération d'Agam Berger. Exhibée sur un podium, le visage fermé, la jeune femme a été contrainte de saluer la foule, après avoir reçu un "cadeau" de ses geôliers et un cadre doré portant le "certificat" de sa libération. Un drapeau palestinien long de plusieurs mètres était déroulé sur le squelette d'un immeuble de cinq étages dont il ne reste rien de la façade.