"Nous en avons un !" C'est par ces quatre mots postés en fin de matinée jeudi, sur Twitter, que Jean-Claude Junker, a annoncé l'accord de Brexit. "Équitable et équilibré" selon le président de la Commission européenne, cet accord intervient juste avant un sommet européen, à l'issue de longues journées de tractations. Il a recommandé aux dirigeants des 27 pays européens de donner leur feu vert. Le parlement européen, comme le parlement britannique, doivent maintenant ratifier cet accord pour l’entériner.
Where there is a will, there is a #deal - we have one! It’s a fair and balanced agreement for the EU and the UK and it is testament to our commitment to find solutions. I recommend that #EUCO endorses this deal. pic.twitter.com/7AfKyCZ6k9
— Jean-Claude Juncker (@JunckerEU) October 17, 2019
Chef des négociateurs de l'UE sur le Brexit, Michel Barnier s'est lui félicité d'un accord "juste et raisonnable", le deuxième trouvé entre Londres et Bruxelles après celui négocié par Theresa May, et rejeté à trois reprises par le parlement britannique. Michel Barnier dit également que Boris Johnson s'est montré confiant dans sa capacité à obtenir le soutien de son parlement.
Un "excellent nouvel accord" pour Johnson
Rapidement, le Premier ministre britannique Boris Johnson, s'est vanté d'un "excellent nouvel accord". Celui qui espère coûte que coûte un divorce à la fin du mois d'octobre, a appelé les députés britanniques à l'approuver. Une séance parlementaire exceptionnelle se tiendra maintenant samedi au Parlement britannique.
Mais, sans majorité, la mission de Boris Johnson s'annonce délicate. Jeremy Corbin, le leader de l'opposition, appelle d'ores et déjà "à rejeter" cet accord de Brexit entre Londres et l'Union Européenne. Le leader du Labour (245 députés) estime que cela "ne rassemblera pas le pays" et réclame "de donner à la population le dernier mot lors d'un vote populaire".
Les Unionistes nord-irlandais opposés à l'accord
Et ce n'est pas la seule voix à s'opposer à ce nouvel accord. Boris Johnson devra compter sans le soutien du DUP, le parti Unioniste nord-irlandais, pourtant membre de la coalition parlementaire avec le Parti conservateur. Le DUP a déclaré ne pas "soutenir ce qui est proposé sur les questions des douanes et du consentement" (de l’exécutif nord-irlandais au projet du Brexit). Le petit parti, qui compte dix députés à la Chambre des Communes, regrette également "un manque de clarté sur la TVA", le régime de taxe qui sera appliqué en Irlande du Nord. Mais il affirme vouloir continuer "de travailler avec le gouvernement pour parvenir à un accord raisonnable qui fonctionne pour l'Irlande du Nord et protège l'intégrité économique et constitutionnelle du Royaume-Uni".
Ce parti eurosceptique et ultraconservateur est crucial pour Boris Johnson dans le processus de ratification de l'accord de Brexit par le Parlement britannique. Le feu vert du DUP était jugé clé pour convaincre la cinquantaine de Brexiters les plus durs du parti conservateur, réunis dans le groupe ERG.
De son coté, le chef de la diplomatie irlandaise, Simon Coveney, a salué un "grand pas en avant" dans l'annonce d'un accord de Brexit. Il a appelé dans le même temps à la "prudence" devant l'incertitude entourant sa ratification par le Parlement britannique, en rappelant qu'il ne s'agissait pas là de "la fin du processus".
Macron "raisonnablement confiant" sur la ratification britannique
Emmanuel Macron s'est lui dit "raisonnablement confiant" quant à une ratification par le Parlement britannique de l'accord de Brexit. Lors d'une réunion à Bruxelles du groupe Renew Europe, auquel appartient son parti, Emmanuel Macron s'est dit "satisfait" qu'on ait réussi à le trouver".