L'ex-maire de Londres et ex-chef de la diplomatie britannique a obtenu 92.153 des voix des quelque 159.000 votes des membres du parti conservateur. 1:20
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avec AFP , modifié à
Boris Johnson a remporté la course pour devenir le nouveau Premier ministre britannique. Il obtiendra les clés de Downing Street mercredi après-midi après une visite à la reine Elizabeth II.

Le champion du BrexitBoris Johnson a très largement remporté la course pour devenir le prochain Premier ministre britannique face au ministre des Affaires étrangères Jeremy Hunt, selon des résultats annoncés mardi par le Parti conservateur.

L'ex-maire de Londres et ex-chef de la diplomatie britannique a obtenu 92.153 des voix des quelque 159.000 votes des membres du parti qui étaient appelés à les départager, contre 46.656 voix pour Jeremy Hunt. Il devient donc chef des Tories et obtiendra les clés de Downing Street mercredi après-midi après une visite à la reine Elizabeth II.

Il promet un Brexit le 31 octobre

Peu après avoir été désigné pour prendre la succession de Theresa May, Boris Johnson s'est engagé mardi à mettre en oeuvre le Brexit au 31 octobre. "Nous allons mettre en oeuvre le Brexit le 31 octobre", la date butoir fixée après deux reports, a déclaré l'ancien maire de Londres, alors que les partisans de la sortie craignent un nouveau report de cette échéance. 

Ce résultat marque l'arrivée au pouvoir des Brexiters, certains d'entre eux n'ayant jamais digéré que Theresa May, pro-maintien dans l'UE pendant la campagne pour le référendum du 23 juin 2016, soit retenue pour conduire le pays hors du club européen. C'est une victoire personnelle pour le député conservateur de 55 ans, dont les nombreuses gaffes, excès et autres déclarations intempestives ces trente dernières années ont parfois semblé menacer les rêves de grandeurs qu'il cultive depuis toujours.

Plusieurs défis de taille

Le défi qui l'attend est de taille, sans équivalent pour un dirigeant britannique depuis la Deuxième Guerre mondiale : mettre en oeuvre le Brexit, sans exacerber les profondes divisions sur la question, devenue le centre de gravité de la société britannique. Une mission sur laquelle Theresa May s'est cassée les dents, échouant à trois reprises à faire accepter aux députés l'accord de sortie qu'elle avait conclu en novembre avec Bruxelles, ce qui l'a poussée à la démission.

Mercredi, après une dernière nuit à Downing Street, Theresa May répondra à une ultime session de questions au Parlement avant de se rendre à Buckingham Palace où elle remettra officiellement sa démission à la reine Elizabeth II en début d'après-midi. Boris Johnson devrait prendre la parole quelques heures plus tard après avoir été lui aussi reçu par la souveraine, qui lui confiera la responsabilité de former le gouvernement. Selon la presse britannique, il pourrait annoncer, dès mercredi ou dans les jours qui viennent, une visite à Paris, Berlin, Dublin ou Bruxelles, pour mettre sur les rails sa stratégie sur le Brexit. 

Washington est également cité, Londres espérant signer avec le président américain Donald Trump un ambitieux accord de libre-échange. Le voyage donnerait aux deux hommes, qui disent mutuellement s'apprécier, l'occasion de faire bras dessus, bras dessous. Mais Boris Johnson aura d'ici là un autre défi urgent à gérer: l'escalade des tensions avec Téhéran, au plus haut après l'arraisonnement vendredi par l'Iran d'un pétrolier battant pavillon britannique dans le détroit d'Ormuz.

 

La Commission européenne, Donald Trump félicitent Boris Johnson

La Commission européenne a félicité mardi Boris Johnson et a affirmé se préparer à travailler "de la meilleure façon possible" avec lui. Le président américain Donald Trump a également félicité mardi matin le futur Premier ministre. "Il sera formidable", a tweeté le milliardaire, qui estimait encore la semaine dernière que l'ancien maire de Londres ferait un "excellent travail" au 10 Downing Street. 

Emmanuel Macron a fait de même et s'est déclaré "très désireux de travailler" avec le prochain Premier ministre britannique. Quant au ministre des Affaires étrangères iranien Mohamad Javad Zarif il l'a prévenu que l'Iran comptait protéger le Golfe. "L'Iran ne cherche pas l'affrontement" mais la décision du gouvernement May de saisir le pétrolier iranien Grace One au large de Gibraltar "sur ordre [des Etats-Unis] est de la piraterie, pure et simple", a ainsi expliqué le chef de la diplomatie iranienne.