Des chauffeurs routiers et autres manifestants bloquaient de nombreux axes au Brésil lundi, certains affichant clairement protester contre la défaite de Jair Bolsonaro dimanche face au président élu de gauche Lula da Silva. Les autoroutes d'au moins 12 Etats (sur 27) ont enregistré des blocages dans la nuit et lundi matin, selon la police routière fédérale (PRF).Au moins 236 barrages ont été dénombrés dans tout le pays par la police routière fédéral. L'autoroute reliant Rio de Janeiro et Sao Paulo, la capitale économique du pays, n'a pas été épargné.
Des dizaines de manifestants ont bloqué une autoroute dans le sud
Dans l'Etat de Santa Catarina (sud), où Jair Bolsonaro a obtenu un large soutien, quelques dizaines de manifestants portant des T-shirts jaunes, des drapeaux brésiliens et des affiches avec le visage du président ont bloqué une autoroute avec des camions et d'autres véhicules. Entonnant l'hymne national, ils étaient réticents à s'identifier ou à parler à la presse, selon un photographe de l'AFP.
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Plusieurs points de passage de l'Etat agricole du Mato Grosso (centre-ouest), qui a majoritairement voté pour le président d'extrême droite, ont été bloqués dans la matinée "au moyen de pneus en feu et divers véhicules", tels des camions, des voitures ou des camionnettes, a annoncé la Concessionaria Rota Oeste, le gestionnaire d'une autoroute dans cet Etat.
Bolsonaro n'a toujours pas reconnu la victoire de Lula
Dans l'Etat du Parana (sud), lui aussi majoritairement bolsonariste, la PRF a indiqué avoir rétabli la circulation sur au moins huit points de passage aux premières heures de la matinée mais qu'un groupe de manifestants continuait ses actions à d'autres endroits. Il n'était pas possible à ce stade de savoir si le mouvement était coordonné par un groupe politique en particulier ou si celui-ci était spontané, même si les manifestants affichent clairement leur appartenance au camp bolsonariste défait dans les urnes.
Plus de 16 heures après le résultat officiel, Jair Bolsonaro n'a toujours pas reconnu la victoire de Lula, contrairement à plusieurs de ses alliés au gouvernement et de nombreux chefs d'Etat étrangers. Après avoir perdu par une marge étroite (50,9%-49,1%), le président encore en exercice jusqu'au 1er janvier, date de la passation de pouvoir, s'est d'abord retiré dans la résidence officielle d'Alvorada à Brasilia. Il s'est ensuite rendu lundi matin au Palais présidentiel du Planalto sans faire la moindre déclaration, a constaté un photographe de l'AFP.
Chaque mobilisation des camionneurs ravive au Brésil le souvenir de la grève qui a paralysé le pays pendant plusieurs jours en 2018 lorsqu'ils protestaient notamment contre la hausse des prix du carburant.