La présidente du Brésil est en sursis. Visée par une procédure de destitution, Dilma Rousseff a accusé ceux qui conduisent cette procédure de chercher à prendre le pouvoir pour échapper aux accusations de corruption qui pèsent sur eux, dans une tribune parue samedi. "Ils veulent condamner une innocente et sauvent des corrompus", dénonce Dilma Rousseff, 68 ans, dans une longue tribune publiée par le quotidien Folha de Sao Paulo, à la veille du vote crucial sur sa destitution.
La procédure de destitution. "Est-ce que ceux qui dirigent le putsch permettront que la lutte contre la corruption continue ? Quelle est leur légitimité ?", s'interroge Dilma Rousseff qui, ces derniers jours, a accusé son vice-président Michel Temer et le président de la Chambre des députés, Eduardo Cunha, d'être "le chef et le sous-chef" d'une conspiration contre elle. Le parlement doit se réunir dimanche lors d'un vote pour approuver ou non la destitution de la présidente. L'opposition de droite doit réunir les deux tiers des votes pour que la procédure de destitution se poursuivre au Sénat pour être ratifiée, faute de quoi elle sera définitivement enterrée.
Des comptes publics maquillés en vue de sa réélection ? Dilma Rousseff, membre du Parti des travailleurs (PT, gauche), est accusée par l'opposition de droite d'avoir maquillé des comptes publics en 2014 - année de sa réélection - et début 2015, afin de camoufler les déficits de l'Etat et atténuer les effets de la crise aux yeux des électeurs. Et l'opposition l'accuse d'avoir fait cela en vue de sa réélection.