Le président brésilien Jair Bolsonaro a présenté jeudi ses excuses, conformément à une injonction de la justice, pour avoir dit à une députée qu'elle "ne méritait pas" d'être violée.
"En application d'un ordre judiciaire, je présente publiquement des excuses pour mes paroles passées adressées à la députée fédérale Maria do Rosario Nunes", a déclaré Jair Bolsonaro dans une "note de rétractation" publiée par la présidence brésilienne. L'incident avait eu lieu en 2003. Lors d'une altercation avec Maria do Rosario, du Parti des travailleurs (PT, gauche), Jair Bolsonaro, alors député, lui avait lancé: "Je ne te violerais pas, parce que tu ne le mérites pas".
En 2014, il avait commenté ses déclarations auprès du journal Zero Hora - en les confirmant. "Elle ne mérite pas d'être violée car elle est très moche, elle n'est pas mon genre, je ne la violerais jamais. Je ne suis pas un violeur, mais si j'en étais un, je ne la violerais pas parce qu'elle ne le mérite pas", avait-il dit. Dans la note qu'il a publiée jeudi, le président d'extrême droite s'efforce d'expliquer ses propos. "Dans la chaleur du débat idéologique" et "après avoir été injustement offensé par la parlementaire en question, qui m'insultait, me traitant de violeur, je lui ai répondu qu'elle 'ne méritait pas d'être violée'", a écrit Jair Bolsonaro.
Des excuses prononcées le dernier jour du délai fixé par la justice
Il ajoute que "les femmes brésiliennes constituent une priorité" de son mandat et que "cela a toujours été et sera toujours démontré par des actions concrètes". La rétractation de Jair Bolsonaro a eu lieu au dernier jour du délai que lui avait donné le 23 mai un tribunal de Brasilia devant lequel il avait présenté un ultime recours après une série d'appels. Outre la présentation d'excuses, Jair Bolsonaro a été condamné à payer à la députée une indemnisation de 10.000 réais, environ 2.000 dollars, en plus d'amendes dont le montant n'a pas été divulgué.