La majorité des juges du Tribunal Supérieur Électoral (TSE) du Brésil, quatre sur sept au total, a invalidé la candidature de Luiz Inacio Lula da Silva à la présidentielle du 7 octobre. Sauf coup de théâtre - les juges pouvant revenir sur leur décision après le vote des deux derniers magistrats - l'ex-président Lula, 72 ans, favori des sondages mais incarcéré depuis avril pour corruption, ne pourra pas briguer un troisième mandat.
La "violence" des juges contre Lula. Le parti des Travailleurs (PT) de Lula va "lutter par tous les moyens pour garantir sa candidature" à la présidentielle du 7 octobre, a annoncé dans la foulée la formation de gauche après la disqualification de l'ex-président. Sans même attendre le vote du dernier des sept juges, le PT a dénoncé "la violence commise" par le TSE contre l'égérie de la gauche brésilienne et annoncé qu'il allait "présenter tous les recours devant les tribunaux pour que soient reconnus les droits de Lula prévus dans la loi et les traités internationaux ratifiés par le Brésil".
La loi "Casier propre". "Nous allons défendre Lula dans les rues, avec le peuple, parce que Lula est le candidat de l'espoir", a écrit la direction du PT dans son communiqué. "C'est un mensonge de dire que la loi Ficha Limpa ("Casier propre") empêche la candidature de toute personne ayant été condamnée en seconde instance", poursuit le parti, invoquant 145 candidats aux municipales de 2016 dans le cas de Lula et dont plus de la moitié ont été élus. "C'est un mensonge de dire que Lula ne peut pas participer à une élection parce qu'il est prisonnier", ajoute le PT, cofondé par Lula dans les années 1980.
Les appels de l'ONU. Le parti invoque également la recommandation du Comité des droits de l'Homme de l'ONU qui a récemment appelé le Brésil à autoriser Lula à participer à l'élection présidentielle tant que tous ses appels en justice n'auront pas été examinés. "Le Brésil à une obligation de se soumettre" à la décision du Comité, assure le parti.