L'incendie qui a réduit en cendres le Musée national de Rio en septembre est parti du système de climatisation et s'est propagé rapidement en raison d'un manque d'équipements pour lutter contre ce type de sinistre, a annoncé jeudi la police fédérale.
"Le feu s'est déclaré dans l'auditorium et la cause première du début de l'incendie est l'installation d'air conditionné", a indiqué Ricardo Saadi, le chef de la police fédérale (PF) de Rio de Janeiro lors d'une conférence de presse destinée à rendre compte des premiers éléments de l'enquête sur les causes de l'incendie.
L'incendie maîtrisé au bout de six heures. Selon les enquêteurs, qui ont écarté l'hypothèse d'un incendie criminel, le circuit électrique du système de climatisation de l'auditorium ne respectait pas les recommandations du fabricant qui préconisait d'utiliser des disjoncteurs individuels et l'installation de prises de terre. L'auditorium, situé au rez-de-chaussée de l'ancien palais impérial de trois étages, a été la première salle détruite par l'incendie, maîtrisé au bout de six heures.
À l'exception d'extincteurs, le musée ne possédait pas d'équipements qui auraient pu aider à freiner la propagation rapide des flammes, tels que des alarmes, des lances d'incendies ou des portes anti-feu, selon le rapport d'enquête.
Considéré comme le principal musée d'histoire naturelle d'Amérique Latine, le Musée national de Rio de Janeiro, qui avait célébré son bicentenaire en 2018, était notamment réputé pour la richesse de ses collections de paléontologie. Il abritait le squelette d'un dinosaure trouvé dans le Minas Gerais ainsi que 26.000 fossiles d'autres espèces disparues, comme le tigre à dents de sabre.
2.000 pièces retrouvées. L'incendie spectaculaire avait profondément choqué le Brésil et la communauté scientifique du monde entier. L'incurie des pouvoirs publics avait alors été pointée du doigt, cette catastrophe étant vue comme une "tragédie annoncée" en raison du manque de fonds alloués à la maintenance des sites culturels au Brésil.
Depuis l'incendie, des dizaines de paléontologues et archéologues se sont attelés à fouiller quotidiennement les décombres. Environ 2.000 pièces, sur les 20 millions que comptait le musée, ont été retrouvées.