Les barrages routiers dressés au Brésil par des manifestants refusant d'accepter la défaite électorale du président d'extrême droite Jair Bolsonaro avaient pratiquement disparu vendredi, selon la police et seules quelques dizaines d'irréductibles continuaient de protester devant des casernes militaires.
Le dernier bilan de la Police fédérale des routes (PRF) faisait état de seulement 15 barrages dans cinq des 27 États du pays, et aucun d'entre eux n'empêchait totalement la circulation de véhicules. Depuis la défaite de Jair Bolsonaro face à l'icône de la gauche Luiz Inacio Lula da Silva à la présidentielle dimanche, la PRF dit avoir fait lever pas moins de 954 barrages dans des routes de tout le Brésil, pays aux dimensions continentales.
34 barrages jeudi soir contre 250 mardi
Le mouvement a commencé à s'essouffler mercredi, après la diffusion d'une vidéo du chef de l'État appelant ses partisans à "dégager les routes". Jeudi soir, il restait encore 34 barrages, contre plus de 250 mardi. L'indice Ibovespa était en hausse de plus de 2% peu après l'ouverture de la Bourse de Sao Paulo, rassurée par cette amélioration du climat politique et social.
La Confédération nationale de l'Industrie avait averti mardi du "risque imminent de pénurie", notamment de carburant, si les axes routiers restaient bloqués. Jair Bolsonaro a néanmoins qualifié de "légitimes" les manifestations devant des casernes et autres lieux de commandement militaire, qui ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes mercredi dans une douzaine de villes brésiliennes.
Jair Bolsonaro a promis de "respecter la Constitution"
Ces manifestants d'extrême droite réclamaient l'intervention de l'armée pour empêcher l'icône de la gauche Lula de revenir au pouvoir pour un troisième mandat, après avoir dirigé le pays de 2003 à 2010. Vendredi, une centaine d'irréductibles étaient toujours postés devant le quartier général de l'armée à Brasilia, et une trentaine à Sao Paulo, ont constaté des journalistes de l'AFP.
À Rio de Janeiro, en revanche, les manifestants avaient quitté la place située devant le commandement militaire local. Le président Bolsonaro n'a jamais reconnu explicitement sa défaite et encore moins félicité Lula pour son élection, mais il a promis de "respecter la Constitution".
Geraldo Alckmin, vice-président élu, a jugé "très profitable" la première réunion jeudi qu'il a eue avec des membres du gouvernement Bolsonaro afin de préparer la transition jusqu'à l'intronisation de Lula, le 1er janvier.