Le Musée d'Art moderne (MAM) de Rio de Janeiro a décidé de vendre un de ses trésors, un tableau de 1950 de l'Américain Jackson Pollock. L'objectif du musée est de remettre ses finances à flots pour les trente ans à venir. Mais cette mesure fait polémique.
Une oeuvre à 25 millions de dollars. Une telle décision, certes "inédite" au Brésil, n'a rien d'extraordinaire dans les musées d'Amérique du Nord ou d'Europe, s'est défendu le MAM, un des plus importants musées brésiliens, créé en 1948 et géré par une structure privée sans but lucratif.
Le musée carioca espère obtenir 25 millions de dollars (soit plus de 20 millions d'euros) en cédant "No.16", une toile de Pollock qui lui avait été donnée en 1954 par Nelson Rockfeller - alors président du MoMA de New York, et qui fut plus tard vice-président des États-Unis.
Une décision qui partage. L'organisme public brésilien en charge des musées, l'Ibram, s'est dit "surpris" par cette mise en vente, et a demandé au MAM d'y renoncer, afin de préserver le patrimoine des musées nationaux. Il a suggéré de réfléchir à une solution alternative pour faire face aux "profondes difficultés financières" auxquelles sont confrontés les musées brésiliens. Le ministère de la Culture, en revanche, a salué la décision du MAM, à même selon lui de rendre l'institution carioca "moins vulnérable aux crises et moins dépendante des donations et du sponsoring".