Entre 250.000 et 500.000 personnes sont attendues à Brasilia en ce 1er janvier. Pas pour fêter le Nouvel an mais bien pour assister à la cérémonie d'investiture de Jair Bolsonaro, qui a remporté l'élection présidentielle d'octobre dernier, avec 55.1% des suffrages. Le 1er janvier sera donc placé sous le signe de la sécurité, les organisateurs ayant en tête la tentative d'assassinat en pleine rue à laquelle le candidat d'extrême-droite avait échappé en septembre.
Brasilia, la capitale du pays, accueillera les curieux venus voir Jair Bolsonaro accéder au pouvoir. Capture d'écran Google Maps
Un dispositif de sécurité hors norme. Le général Sergio Etchegoyen, récemment nommé ministre de la Sécurité des institutions, a confié au quotidien nicaraguayen El Nuevo Diario que le gouvernement craignait pour la sécurité de Jair Bolsonaro. En effet, le 6 septembre dernier, le candidat d'extrême droite avait subi une attaque au couteau à Juiz de Fora, près de Rio, et avait été hospitalisé pendant 23 jours. "Nous n'avons jamais eu de candidat à la présidence qui ait subi une tentative d'assassinat, ce qui justifie en soi le renforcement du système de sécurité", a déclaré Etchegoyen au quotidien chilien La Tercera. Selon le journal, les forces de sécurité seront déployées à Brasilia du 30 décembre à minuit jusqu'au 2 janvier à 8 heures. Le nombre de policiers sur place n'a pas été officiellement communiqué mais d'après des sources policières citées par le Jornal de Angola, il devrait y avoir entre 4.000 et 12.000 soldats sur l'Esplanade dos Ministerios, avenue centrale de la capitale. Des tireurs d'élite seront installés dans des bâtiments de l'Esplanade et un important contingent d'agents de sécurité sera déguisé dans la foule pendant toute la période de passage de Bolsonaro dans le secteur, explique La Tercera.
Par ailleurs, des doutes planent autour du traditionnel défilé présidentiel en Rolls Royce après la cérémonie, celle-ci étant décapotable. Enfin, un périmètre aérien sera défini afin d'interdire à certains avions de survoler la zone de la Praça dos Três Poderes, la place des Trois Pouvoirs, épicentre politique de Brasilia, explique Correio Braziliense. Ce dispositif devrait coûter un million de reals, soit environ 220.000 euros.
Jair Bolsonaro après qu'un opposant a tenté de l'assassiner le 6 septembre 2018. Raysa LEITE / AFP
Une organisation millimétrée. Comme dans de nombreux pays, la cérémonie d'investiture est une tradition bien rôdée, rythmée par des temps forts incontournables. Pour commencer, le président élu traversera l'Esplanade des ministères située devant le Parlement brésilien, explique le Jornal De Angola. Ensuite, il entamera un discours devant les parlementaires et les autorités étrangères ayant fait le déplacement. Il continuera en se rendant au palais de Planalto, l'Elysée brésilien, où le président en exercice Michel Temer lui remettra la bannière présidentielle, et fera ainsi officiellement de Jair Bolsonaro le président de la république brésilienne. Enfin, un cocktail sera organisé au ministère des Affaires étrangères.
Une éventuelle célébration religieuse de la cérémonie pourrait même être organisée, une première depuis 1995. Le journal Fohla de Sao Paulo précise que Bolsonaro lui-même s'exprimait en novembre en faveur d'une investiture plus courte, pour qu'une cérémonie religieuse puisse être organisée dans la cathédrale de Brasilia.
Jair Bolsonaro pendant une réunion avec les nouveaux gouverneurs du Brésil le 14 novembre 2018. Sergio LIMA / AFP
Des représentants venus du monde entier. Une délégation de représentants de pays étrangers est attendue dans la capitale brésilienne. Le ministre des Affaires étrangères a annoncé à La Tercera que la présence de neuf chefs d'Etat était confirmée.
Parmi eux, le président du Paraguay a officialisé sa venue à l'agence de presse Prensa Latina, le Brésil étant le principal partenaire commercial de son pays. Le président du Parlement russe, Viacheslav Volodin se rendra lui aussi à la cérémonie, selon La Vanguardia.
De son côté, le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a annulé son voyage pour des raisons de politique interne à son pays, a annoncé Euronews Brasil. Il a cependant rencontré Jair Bolsonaro ce vendredi à Brasilia pour discuter de l'avenir des relations diplomatiques entre les deux pays.
Via @RenovaMidiapic.twitter.com/SdBvcyEErK
— Jair M. Bolsonaro (@jairbolsonaro) 26 décembre 2018
Enfin, pour les Etats-Unis, Donald Trump a annoncé qu'il enverrait son secrétaire d'Etat, Mike Pompeo, un ancien militaire à la ligne politique proche des idées de Bolsonaro.