Pour la première fois en 70 ans d’existence, la construction européenne a marqué le pas, avec le départ officiel du Royaume-Uni vendredi. Si le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a promis à ses concitoyens la liberté commerciale, il mise également sur un accès complet au Marché européen que les Britanniques ont contribué à bâtir. Au micro du Grand Rendez-vous dimanche, Thierry Breton, le commissaire européen au Marché intérieur, assure que les 27 ne permettront pas, durant la période de négociation qui s’ouvre, que cet espace commercial subisse les conséquences néfastes du Brexit. "Le marché intérieur est ce que l’Europe a de plus précieux. Les 27 pays restants ne seront jamais divisés pendant cette période", martèle-t-il.
"Le marché, c’est la libre circulation des personnes, des biens, des capitaux, c’est ce qui est le plus précieux pour les Etats membres. Aucun de ces Etats ne permettra qu’il se fissure", assure le commissaire européen. "La Grande-Bretagne exporte 50% de ses biens et de ses services en Europe. Elle a besoin de l’Europe", martèle Thierry Breton.
"Les Britanniques connaissent les règles du jeu"
"La Grande-Bretagne connait mieux que personne les règles que nous avons bâties pas à pas, et qui font du marché européen le premier marché du monde. Bien sûr qu’elle va vouloir continuer d’en bénéficier. Nous avons des dizaines et des dizaines d’équipes qui sont prêtes à en discuter". Pour autant, il n'est pas question d’accorder à Londres des passe-droits. "Il faudra maintenir le même niveau de normes sociales, environnementales et financières", avertit Thierry Breton. "Les Britanniques connaissent les règles du jeu. On est prêt à les accepter, secteur par secteur."
Concernant la pêche, par exemple, "les Britanniques exportent plus de 50% de leurs prises en Europe, notamment pour la transformation des produits et pour les écouler. Ils souhaitent vivement que ça continue, et nous continueront à les accueillir pour peu qu’ils respectent le normes", relève Thierry Breton. Il s'agit notamment de continuer à permettre aux "pêcheurs Français d'avoir accès aux eaux britanniques".
Une menace plus grande pour l'économie britannique
"Si à l’issue de cette année, il n’y avait pas d’accord, la Grande-Bretagne rentrerait dans les règles standards de l’Organisation mondiale du commerce", pointe Thierry Breton. Et d’avertir : "Dès lors, la Banque centrale britannique a prévu une baisse du PIB de 5 à 6%."