C'est le scénario que les entreprises françaises redoutent. Alors que les négociations post-Brexit entre Londres et Bruxelles se poursuivent, les deux parties ont décidé dimanche de les prolonger sans se fixer de date butoir, avant le couperet de la rupture définitive le 31 décembre. À cette date, le Royaume-Uni abandonnera définitivement le marché unique et l'union douanière, et un "no deal" serait lourd de conséquences pour les entreprises françaises exportant outre-Manche.
L'impact le plus important sera sur le commerce. Selon une étude du cabinet Euler Hermès, la facture pourrait s'élever à 3,6 milliards d'euros pour les près de 30.000 entreprises françaises qui exportent vers la Grande-Bretagne. Car sans accord, les relations économiques avec Londres vont basculer sous le régime de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), ce qui signifie un retour des droits de douane.
La France serait le troisième pays le plus exposé par un "no deal"
"Le secteur le plus impacté est l'automobile avec des droits qui pourraient dépasser les 10%", explique à Europe 1 Pierre Bérat, auteur d'une étude sur le sujet pour CCI France. "Ensuite, il y a l'agro-alimentaire avec, pour un certain nombre de productions sur lesquelles la France est bien positionnée, des droits de douane entre 6 et 10%, ainsi que les produits du textile-habillement et les produits intermédiaires comme les produits de la chimie, avec des droits un peu moins élevés. Mais quand même, vu les valeurs exportées, ça peut aussi être gênant".
Toujours selon Euler Hermès, la France serait le troisième pays d'Europe le plus exposé à un "no deal" après l'Allemagne et les Pays-Bas