Le Royaume-Uni va quitter l'Union européenne. D'après les chiffres officiels, le camp du "out" l'emporte à l'issue du référendum de jeudi. Vendredi matin, Sir Peter Ricketts, ancien ambassadeur de Grande-Bretagne en France, invité d'Europe 1, est revenu sur ce résultat qu'il accueille avec "une profonde tristesse". Pour lui, "on n'a pas montré au peuple que l'Europe répond à leurs inquiétudes".
Un rejet montant depuis plusieurs années. "C'était la réponse à une vague montante de rejet et d’opposition à l'Union européenne ici depuis de nombreuses années", explique Sir Peter Ricketts. "David Cameron a pensé que le meilleur moyen de trancher c'était d'avoir un référendum", poursuit-il. Mais aujourd'hui, la Royaume-Uni est "un pays très divisé parce que c'est surtout Londres et l'Ecosse qui votent pour rester alors que le reste de l’Angleterre a voté largement pour partir", détaille-t-il.
"Un avertissement". "A mon avis, ça va être un bouleversement pour tous, un bouleversement du paysage politique ici, mais aussi pour l'Union européenne. Rien ne sera pareil après cela. C'est un avertissement, je pense, à tous les dirigeants européens et un à Bruxelles", prévient l'ancien ambassadeur de Grande-Bretagne en France. "L’impopularité de l'Europe que nous avons vu ici, ce n'est pas seulement au Royaume-Uni que nous avons cela. Il y a la même impopularité ailleurs, c'est une mise en garde à l'Europe pour qu'elle s'occupe de ce qui concerne les citoyens", avance-t-il. "C'est peut-être ça qui a manqué au peuple ici depuis de nombreuses années, on a pas montré au peuple que l'Europe répond à leurs inquiétudes", poursuit-il.
"Trouver une nouvelle base de coopération". Désormais, le risque d'une dislocation du Royaume-Uni semble possible. "Il faut voir dans les jours qui viennent, mais il y a clairement un vote pour rester en Ecosse et pour partir en Angleterre. Les nationalistes écossais qui sont au pouvoir ont toujours dit qu'il faudrait revoir la question [de l'Europe et du Royaume-Uni] si cette éventualité arrivait", explique Sir Peter Ricketts. "Ils n'ont pas déclaré leurs intention jusqu’ici, mais il y a un risque", conclut-il. Dans les prochaines semaines, le Royaume-Uni va "négocier une nouvelle relation entre nous [avec l'Europe], mais il y a des choses qui ne changeront pas : notre proximité géographique, le fait que nous sommes une puissance européenne économique et militaire. Il faut trouver une nouvelle base de coopération", explique-t-il. "S'ouvre une longue période incertaine et imprévisible de négociation, mais du jour au lendemain, les choses ne changeront pas", précise-t-il.