Le contexte. Jeudi, les 28 se réunissent à Bruxelles pour décider de la révision des termes de l’adhésion de la Grande-Bretagne à l’Union européenne. Le Premier ministre David Cameron est actuellement en pleine négociation pour parvenir à une entente à la veille de l’ouverture de ce sommet et avant un référendum qui pourrait se tenir dès cet été.
Qu’est-ce qui se joue ? C’est une potentielle sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne qui est dans la balance. Le bureau du premier ministre britannique a indiqué dans un communiqué qu'il restait des "détails à régler". Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a présenté le 2 février un pré-accord pour répondre aux revendications britanniques. Mais, de l'immigration à la souveraineté politique, en passant par la gouvernance économique, les pommes de discorde restent nombreuses.
Pourquoi ça coince ? Certains parlementaires européens estiment que le dirigeant conservateur va trop loin dans ses exigences de réformes. D’autres dénoncent une "mascarade", à l'instar de l'europhobe britannique Nigel Farage.
David Cameron "obtient vraiment très peu. Il ne veut pas que le peuple britannique comprenne que même ce soi-disant accord peut être bloqué par un veto de la part du Parlement", s'est insurgé Nigel Farage, le chef du parti anti-immigration Ukip. "Je rejette cette rhétorique. Le Parlement européen n'a pas de veto", a répondu le président de l'institution, Martin Schulz.
Qui peut faire avancer le dossier ? Outre David Cameron, qui multiplie les rencontres, Donald Tusk – le président du Conseil européen - a entrepris une tournée des capitales européennes pour tenter de rapprocher les positions. Le point le plus délicat concerne les pays membres d’Europe centrale et de l'Est, où la question des restrictions des aides sociales aux Européens venant travailler en Grande-Bretagne, est très mal perçue.
Y-a-t-il une autre solution ? Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker a, de son côté, prévenu qu’il refusait un échec des négociations."Nous n'avons pas de plan B, nous avons un plan A. La Grande-Bretagne restera dans l'Union européenne et sera un membre constructif et actif de l'Union", a martelé Jean-Claude Junker, comme pour conjurer le sort. "Si je disais que nous avons un plan B, cela donnerait l'impression qu'il y a comme une volonté de la Commission d'envisager sérieusement que la Grande-Bretagne puisse quitter l'Union européenne. Donc je n'entre pas dans les détails d'un plan B", a expliqué l'ancien Premier ministre du Luxembourg, qui joue un rôle de "facilitateur" dans les négociations.
Le prince William, lui aussi, a semblé appeler au maintien du Royaume-Uni dans l'UE mardi lors d'un discours au ministère britannique des Affaires étrangères. "Dans un monde de plus en plus turbulent, notre capacité à nous unir pour agir de façon commune avec les autres pays est essentielle. C'est le fondement de notre sécurité et de notre prospérité", a déclaré le second héritier du trône. Si un porte-parole de Kensington a souligné qu'il "ne s'agissait pas d'Europe", cette déclaration est interprétée par la presse britannique comme un soutien à la campagne contre le "Brexit".