Dominique Strauss-Kahn, ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI), plaide pour un Brexit rapide si les Britanniques devaient refuser de voter l'accord sur la table, alertant sur "le coût des tergiversations".
"Que le peuple britannique ait choisi de tracer sa route seul, c'est de mon point de vue une erreur, mais c'est sa liberté", écrit-il dans une tribune mise en ligne jeudi sur le site des Echos, en critiquant "l'irresponsabilité" et les "mensonges" des promoteurs du Brexit, mais aussi l'action des Britanniques au sein de l'Union européenne en fonction de leur seul intérêt.
"Il faut se séparer et il faut se séparer vite"
"Dès lors, devant l'impasse, s'il devait s'avérer que le Parlement britannique refuse de voter l'accord qui est sur la table et si un second référendum n'est pas envisageable, alors il faut se séparer et il faut se séparer vite", conseille-t-il au lendemain d'un nouveau report du Brexit, au 31 octobre, décidé par les 27 membres de l'UE pour éviter un divorce sans accord.
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"Bien sûr, le 'hard Brexit' sera coûteux pour l'Union, et il le sera beaucoup plus encore pour les Britanniques. Mais ce coût n'est rien comparé à celui des tergiversations que nous voyons se dessiner", prévient-il : "les attitudes tièdes et hésitantes, comme les reports successifs, mettent en péril ce que nous avons bâti".
Des europhobes plus que des Brexiters, selon DSK
Il fustige aussi les promoteurs les plus virulents du Brexit, "plus europhobes que Brexiters", qui "cherchent à nuire à l'Union plus qu'à servir leur pays", y voyant un "danger mortel" pour l'UE. Plus généralement, il juge que "sans [les Britanniques], l'Union serait aujourd'hui beaucoup plus loin, beaucoup plus forte, beaucoup plus unie", car ces "héritiers d'un immense empire et vainqueurs incontestés de deux guerres mondiales (...), n'ont jamais dépassé leur nationalisme et la géopolitique qui en découle", et leur action n'a souvent "visé qu'au ralentissement de la construction européenne, conformément à ce qu'ils jugeaient être leur intérêt".
Au final, "s'ils votent le projet de traité, ils sortiront de façon ordonnée car le travail de la Commission a été exemplaire ; s'ils revotent et ne veulent plus partir, ils resteront avec nous ; mais si aucune de ces deux possibilités ne se réalise, alors je suis un Brexiter attristé : il faut que le Brexit ait lieu vite quel qu'en soit le coût et que l'Union poursuive son chemin".