C’est le département de France où vivent le plus de sujets de sa Gracieuse Majesté. On estime à 8.000 le nombre de résidents britanniques qui habitent en Dordogne. Jusqu’à présent, citoyens européens, leur choix de résider en France n’engendrait pas de soucis administratifs particuliers. Mais avec le Brexit, ils vont devoir détenir un titre de séjour. Et les demandes sont tellement nombreuses que la préfecture de Dordogne a mis en place une équipe dédiée dans un "bureau Brexit", dans lequel se pressent quelque 80 Britanniques par jour
Des Britanniques "très inquiets et très pressants"
"Actuellement, nous délivrerons par an 2.200 titres de séjour", explique au micro d'Europe 1 Christine Douarinou, directrice de la citoyenneté et de la légalité à la préfecture. Il était donc impossible pour la préfecture de faire face à l'afflux de 8.000 britanniques "sans créer une structure dédiée à temps complet, de façon à pouvoir répondre très vite aux demandes". D'autant que ces Britanniques sont "très inquiets et très pressants pour avoir une justification qui leur permette de rester en France" pendant 10 ans, relate-t-elle.
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Près de 5.000 demandes déjà effectuées
Car pour ces sujets de sa Gracieuse Majesté, hors de question de repartir en Grande-Bretagne au 1er janvier 2021, surtout quand ils habitent en Dordogne depuis plusieurs années. Mais l'obligation de devoir obtenir un titre de séjour sonne comme un rappel du divorce entre Londres et Bruxelles. "Je suis en colère contre les Anglais qui ont voté pour le Brexit", explique d'ailleurs au micro d'Europe 1 une femme venue pour obtenir son précieux sésame. "Je me sens chez moi en Dordogne."
Bien qu'ils peuvent attendre jusqu'à la fin du mois d'octobre pour demander une carte de séjour, près de 5.000 britanniques ont déjà fait le nécessaire pour rester vivre en France. Parallèlement, les demandes de naturalisations de citoyens britanniques, vivant en France et voulant donc devenir français, connaissent aussi une nette augmentation.