De fait, les Britanniques ont dû faire des concessions pour obtenir l’accès gratuit au marché unique européen. 1:48
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Marion Gauthier, édité par Antoine Cuny-Le Callet
À Londres, après l'accord sur les relations post-Brexit entre l'Union européenne et le Royaume-Uni, le Premier ministre Boris Johnson s'est voulu triomphant. Le locataire du 10 Downing Street veut faire de cette accord son succès le plus éclatant… mais la réalité est beaucoup plus contrastée.
DÉCRYPTAGE

Alors que l'Union européenne et le Royaume-Uni semblent avoir trouvé un accord, jeudi, sur leur futures relations, les inconnues demeurent nombreuses. Même la "victoire" de l’accord sur le secteur de la pêche est à relativiser : certes, les Européens vont réduire de 25% leurs captures de poissons dans les eaux britanniques, mais on est bien loin des 60% exigés en premier lieu par Londres.

De fait, des concessions comme celle-ci ont été faites pour obtenir l’accès gratuit au marché unique européen : Boris Johnson s’est félicité d’avoir négocié "zéro quotas, zéro droit de douane", mais les douanes font malgré tout leur grand retour aux frontières. Désormais, il y aura plus de papiers à remplir, plus de temps d’attente à prévoir et donc, des pertes financières. En résumé, c’est bel et bien la fin de la libre circulation.

Un vent d'inquiétude

Cela implique aussi l’arrivée des visas dans la vie des expatriés. Certains devront également obtenir des équivalences : il sera plus compliqué pour les médecins, les infirmières ou les ingénieurs britanniques de venir travailler en Europe. Leur diplôme ne sera plus automatiquement reconnu. Les étudiants britanniques, quant à eux, ne bénéficieront plus du programme Erasmus. Les réactions sont unanimes : la tristesse et la déception dominent dans les universités. Enfin, un vent d’inquiétude souffle du côté de la City, qui perd son accès automatique au marché financier européen.

Si l’Europe et le Royaume Uni crient tous deux victoire, cet encore est encore bien flou, résumait ce matin une éditorialiste de la BBC. De fait, les véritables conséquences du Brexit n’apparaîtront que progressivement, à partir du 1e janvier 2021. L'union européenne va lancer lundi la procédure pour la signature et la mise en œuvre du projet d'accord commercial, après sa présentation vendredi aux Etats membres par le négociateur européen, Michel Barnier.