Dans son poste de contrôle au port du Havre, un douanier scanne des passeports. Une suite d'informations apparait à l'écran. "C’est un logiciel qui nous permet d’optimiser la qualité des contrôles aux frontières. Il compare les passeports au fichier des personnes recherchées", explique l'agent. Sur son ordinateur, les voyants passent au vert. Rien à signaler, le voyageur peut passer. S’il ne s’agit encore que d’une répétition, des milliers de passagers devront être contrôlés chaque jour en provenance de Grande-Bretagne dès le 1er janvier prochain.
A cette date, le Brexit deviendra effectif. Si les négociations entre Londres et Bruxelles sont encore en cours pour éviter un "no deal", sur le terrain, les adaptations sont déjà bien entamées.
Eviter une concurrence européenne post-Brexit
Au Havre, de nouvelles infrastructures, notamment douanières, ont été installées ces derniers mois. Elles ont représenté 1,7 million d’euros d’investissement en 2019. Le maire de la ville, Edouard Philippe, espère que les autres ports de l'Union joueront aussi le jeu. "Les ports de France, de Belgique, de Hollande, d’Allemagne... Il est bien évident que si une qualité de contrôle différente était mise en œuvre sur l’ensemble des points de contact entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, notre attractivité et la sécurité s’en trouveraient affectées", affirme l'ancien Premier ministre, qui s'inquiète d'une nouvelle concurrence post-Brexit.
"Il faut aller sur place et discuter concrètement avec nos partenaires européens pour s’assurer qu’il n’y a pas de 'dumping' malvenus entre Etats de l'Union. Il faut réussir ce Brexit ensemble", explique de son côté le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Clément Beaune. Réussir ce Brexit pourrait avant tout vouloir dire éviter que les pays l’Union européenne ne se déchirent entre eux.