L'issue du référendum de jeudi sur le Brexit en Grande-Bretagne reste incertaine. Impossible pour le moment de déterminer un favori entre les pros et les anti-européens alors que les sondages prédisent un résultat très serré. Face à cette incertitude, les expatriés s'inquiètent et notamment les quelque 350.000 Français qui vivent dans le pays.
Quel avenir pour les expatriés ? Plusieurs Français résidant en Grande-Bretagne rencontrés par Europe 1 depuis quelques jours décrivent un vent de panique. Certains imaginent déjà le pire scénario en cas de Brexit et cherchent à savoir s'ils seraient libre de rester dans le pays en cas de sortie de l'Union Européenne. Pourront-ils encore travailler ? Faudra-t-il un permis de travail ? Les questions sont nombreuses à deux jours du vote. Ces derniers mois, de nombreux expatriés ont donc accéléré leurs démarches pour devenir citoyen britannique. La Grande-Bretagne permet en effet aux personnes vivant depuis plus de cinq ans dans le pays de faire cette demande.
Boom des naturalisations. "Moi même je suis propriétaire à Londres, mes trois enfants se sentent peut-être même plus Anglais que Français parce qu'ils ont toujours vécu là. Un Brexit, c'est vrai que ça rajoute un peu d'incertitude", explique un père de famille rencontré par Europe 1. "Maintenant, je suis Anglais, mes enfants vont le devenir, ça rassure. A partir du moment où je suis Anglais, je n'ai pas besoin de visa", conclut-il. Depuis l'annonce du référendum, ces demandes ont augmenté de près de 20%.
Le départ de certains. Certains ont également décidé de protéger leur épargne. Un trader de la City explique par exemple avoir converti ses économies en euros de peur d'un crack boursier vendredi avec un possible effondrement de la livre sterling. Un couple qui s'inquiétait pour la valeur de sa maison a également cherché à la vendre et d'autres envisagent même de partir. "C'est une question que je me pose et je sais qu'avec certains de mes amis entrepreneurs français on se la pose. Nous avons créé des emplois à Londres et ce serait un retour en arrière dramatique et oui peut-être que je rentrerai en France et que je bougerai une partie de ces emplois en France", explique David Blanc, fondateur d'un cabinet de conseiller en investissements.