Michel Barnier 1280 3:00
  • Copié
Romain David , modifié à
Pour le négociateur en chef européen du Brexit, l'accord validé fin novembre par Theresa May, et que celle-ci tente de renégocier sous la pression des parlementaires britanniques, peut encore être sauvegardé.
INTERVIEW

La première ministre britannique, Theresa May, s’est rendue à Bruxelles mercredi pour tenter d'obtenir une renégociation de l'accord de sortie de l'Union européenne, qu'elle avait pourtant elle-même approuvé fin février. Au cœur des crispations : l'hypothèse de la remise en place d'une frontière en Irlande, à laquelle s'oppose fortement le parlement britannique. "Je pense qu'il reste encore une chance de sauvegarder cet accord", a pourtant voulu rassurer vendredi, au micro d'Audrey Crespo-Mara sur Europe 1, Michel Barnier, le négociateur en chef du Brexit pour les Européens.

"Un Brexit dur serait très grave pour le Royaume-Uni". Pour cet ancien commissaire européen, il est essentiel "de garder la confiance dont nous avons besoin entre Britanniques et Européens pour construire ce qui est le plus important : […] une relation différente", c'est-à-dire une relation qui puisse notamment préserver la pérennité du marché commun. "De grâce, nous ne détricoterons pas, nous ne fragiliserons pas ce marché unique. Un Brexit dur serait très grave pour le Royaume-Uni et nous poserait, à nous, des problèmes", explique Michel Barnier, qui cite notamment les secteurs de la pêche et les transports.

>> De 7h à 9h, c'est deux heures d'info avec Nikos Aliagas sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

Prendre une décision. Afin de déminer la situation, Jean-Claude Junker, le président de la Commission européenne, s'est dit favorable à un report de la date du Brexit, fixée par les Britanniques eux-mêmes au 29 mars. "Je ne l'exclus pas, mais ce n'est pas moi qui déciderait, ce sont les dirigeants européens qui demanderont aux Britanniques : 'pour quoi faire ?'", relève Michel Barnier. "On n'a pas besoin de davantage de temps, on a besoin d'un temps de décision", estime toutefois ce responsable, qui enjoint la première ministre britannique à reprendre la main. 

"L'accord n'a pas seulement été rédigé, il a été agréé avec Theresa May […]", rappelle Michel Barnier. "C'est maintenant un problème qu'elle a à traiter et à régler que d'obtenir une majorité à la Chambre des communes pour approuver cet accord, c’est la condition pour aller plus loin."