Retour à la case départ pour le Parlement britannique. Mercredi soir, les députés ont voté sur huit options alternatives au plan de Theresa May conclu avec Bruxelles. Aucune n'a obtenu la majorité. Ce vote illustre donc une chose : l'incapacité du Parlement et des Britanniques à faire émerger un plan B. Aux abords du Parlement, des militants pro et anti Brexit découvrent le résultat. Europe 1 les a rencontrés.
"Je ressens beaucoup de frustration." Neil se dit atterré par cette indécision. "Je ressens beaucoup de frustration car le monde entier nous voyait comme un pays aux gouvernements méthodiques, pragmatiques. Maintenant, nous sommes perçus comme étant dirigés par une bande de clowns", confie-t-il.
Avec ces votes, les députés britanniques entendaient forcer la main à Theresa May. Ils l'ont désormais confortée dans son discours lorsqu'elle affirme que son accord est le meilleur et que c'est son texte ou bien le chaos. Et pour défendre son accord, la Première ministre a joué sa dernière carte en mettant sa démission dans la balance. Cédant aux appels de nombreux députés britanniques, y compris dans son propre camp, qui réclamaient son départ pour soutenir son accord de Brexit, Theresa May a annoncé qu'elle quitterait ses fonctions si son texte était adopté.
>> De 5h à 7h, c’est "Debout les copains" avec Matthieu Noël sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission ici
"Elle est ridicule, qu'elle parte !" Cette annonce a été accueillie dans une quasi-indifférence par les militants massés aux abords du Parlement. "Bon débarras" semble même dire Michael, partisan d'un Brexit dur : "Elle va partir, d'une façon ou d'une autre. Si elle perd son vote, elle s'en ira. Elle est ridicule, qu'elle parte ! Elle est pathétique, elle n'aurait jamais dû être Premier ministre. La politique de notre pays est complètement détruite, elle a tout foutu par terre."
Arborant un bonnet aux couleurs du drapeau européen, Jenny non plus ne regretterait pas le départ de Theresa May. Mais elle redoute que cela crée encore plus de problèmes. "Ils n'ont toujours pas réglé le Brexit. C'est ça le plus important, pas la succession de Theresa May. Nos politiques doivent réagir en adultes. Ma crainte, c'est que l'on passe les prochains jours à savoir qui va prendre sa place au lieu de nous sortir de ce problème. De quoi a-t-on l'air ?", déplore-t-elle. A ce stade, l'éventuelle démission de Theresa May ne permet donc pas de bouleverser les équilibres.