Brexit : quand le Royaume-Uni activera-t-il l'article 50 ?

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avec AFP
Seule la Grande-Bretagne peut être à l’initiative de sa sortie de l’UE, mais elle veut d’abord obtenir certaines garanties, n’en déplaise aux Vingt-sept.

Qui invoquera l’article 50 ? Maintenant que les Britanniques ont voté en faveur d’un Brexit, leur gouvernement doit officiellement annoncer à Bruxelles que le pays quitte l’Union européenne. Un processus prévu par le désormais célèbre l’article 50 du traité de Lisbonne qui donne la possibilité à n’importe quel Etat membre de sortir de l’UE, unilatéralement. L’UE ne peut être à l’initiative de la sortie d’un de ses membres. Il faudra donc attendre que la Grande-Bretagne saute le pas.

Pas d'article 50 pour le moment

Mais le Premier ministre David Cameron a prévenu lundi, devant la chambre des Communes, qu’il ne passerait pas le message à Bruxelles, laissant cette tâche (ardue) à son successeur. "Le gouvernement britannique n'invoquera par l'article 50 pour le moment. Telle est notre décision souveraine, et il incombe à la Grande-Bretagne, et à elle seule, de la prendre", a-t-il dit.

La Grande-Bretagne ne devrait donc annoncer sa sortie de l’UE que dans plusieurs mois. Alors quid des semaines à venir ? D’ici à l’automne, date à laquelle David Cameron cédera son siège, la Grande-Bretagne va tenter d’obtenir des garanties sur sa future relation avec les 27 Etats encore membres.

Une stratégie clairement affichée et assumée par le Royaume-Uni. Le ministre britannique des Finances, George Osborne, a lui aussi prévenu lundi que la Grande-Bretagne n'activera l'article 50 pour quitter l'UE qu'au moment opportun, assurant que l'économie britannique était prête à affronter les turbulences provoquées par la décision de quitter l'Union. "Le Royaume-Uni seul peut activer l'article 50. De mon point de vue, nous ne devrions le faire que lorsque nous aurons une vision claire des nouveaux arrangements recherchés avec nos voisins européens", a expliqué le ministre.

Les 27 veulent un retrait dès mardi

La Grande-Bretagne chercherait-elle à avoir le beurre et l’argent du beurre en négociant sa sortie ? C’est ce que craignent les partenaires européens, décidés à ne pas laisser faire. Lundi, les "sherpas" -  les négociateurs des 27 Etats membres de l'UE -  ont annoncé être d’accord pour qu'il n'y ait pas de négociations avec le Royaume-Uni sur ses futures relations avec l'Union européenne, tant que l'article 50 du traité de Lisbonne n'aura pas été invoqué par Londres. Le positionnement des 27 se clarifie donc : la procédure de retrait doit être initiée le plus tôt possible.

Le président du Parlement européen Martin Schulz a appelé à ce que cela ait lieu dès mardi à Bruxelles, au début d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernements européen de deux jours. Seule la chancelière allemande semble encline à un peu plus de souplesse. Tout en affirmant qu'"on ne peut pas se permettre de longue période d'incertitude", Angela Merkel a dit, lundi, comprendre que Londres "ait besoin d'un certain temps pour analyser les choses". Un sujet qui sera au centre des discussions mardi, lors du Conseil européen à Bruxelles.