Près d'un tiers des entreprises britanniques sont prêtes à déplacer des activités à l'étranger en raison des risques liés au Brexit, selon une étude publiée vendredi par une organisation patronale.
Des entreprises qui prennent les devants. Au total, 29% des 1.200 entreprises interrogées entre les 17 et 19 janvier par l'Institute of Directors ont fait part de cette intention afin d'éviter que leurs affaires ne soient perturbées par une sortie de l'UE aux contours toujours très incertains. Dans le détail, 16% d'entre elles ont déjà acté des déplacements d'activités et 13% supplémentaires y pensent.
Les PME aussi. Ces chiffres suggèrent, selon l'enquête, que les préparatifs du Brexit sont loin de concerner seulement les grands groupes mais également désormais les PME. "Il n'est pas plaisant de relayer ces signes d'inquiétudes, mais nous ne pouvons pas ignorer les conséquences réelles de cette confusion tout comme les dirigeants d'entreprises ne peuvent ignorer les choix difficiles auxquels ils font face pour protéger leurs entreprises", explique Edwin Morgan, directeur général par intérim de l'organisation patronale.
>> LIRE AUSSI - Le Brexit peut-il encore avoir lieu le 29 mars ?
Les milieux d'affaires craignent par dessus tout un Brexit sans accord qui serait synonyme de retour des contrôles douaniers et autres formalités administratives, de nature à rendre plus difficile leur approvisionnement ainsi que la vente de produits à l'étranger.
Banques et géants industriels. L'avertissement le plus inquiétant a été émis par le géant européen de l'aéronautique Airbus qui a menacé d'un départ du Royaume-Uni en cas de divorce sans accord. Le secteur bancaire, établissements américains en tête, a également pris ses précautions et commencé à déplacer activités et emplois dans plusieurs villes européennes. La banque britannique Barclays a quant à elle obtenu en début de semaine le feu vert pour transférer 160 milliards de livres d'actifs en Irlande, même si cette décision ne s'accompagne pas de déplacements d'emplois massifs.
Enfin, de nombreuses entreprises se préparent au Brexit en augmentant leurs stocks, dans le secteur automobile, industriel ou alimentaire. Dernière en date, la multinationale anglo-néerlandaise Unilever, connue au Royaume-Uni pour être propriétaire de la célèbre pâte à tartiner Marmite, a annoncé jeudi stocker davantage de crèmes glacées Ben and Jerry's et Magnum, deux de ses marques bien connues.