Des inconnus armés ont tué au moins 26 personnes dans la nuit de vendredi à samedi lors d'une attaque contre un village dans le nord-ouest du Burundi, a indiqué samedi un responsable local.
Des femmes et des enfants. "Nous avons déjà recensé 26 morts - des hommes, des femmes et des enfants - mais le bilan pourrait s'alourdir car nous continuons à rechercher des victimes", a déclaré à l'AFP ce responsable qui a demandé à garder l'anonymat. Selon des témoins, dix personnes ont en outre été blessées dans l'attaque menée par un groupe d'hommes armés de fusils et d'armes blanches qui ont également mis le feu à des édifices dans un village de la province de Cibitoke, frontalière avec la République démocratique du Congo et le Rwanda.
Une famille brûlée vive. "Ces criminels sont allés de maison à maison et ont commis un véritable carnage, certaines des victimes ont été égorgées, d'autres achevées au fusil. Il y a même toute une famille qui a été brûlée vive dans sa maison", a expliqué le responsable local. On ignore pour l'instant les raisons de cette attaque et l'identité des assaillants, qui ont selon des habitants gagné la RDC après l'attaque. Cette attaque est survenue alors que le Burundi s'apprête à organiser le 17 mai un référendum constitutionnel contesté qui devrait permettre au président Pierre Nkurunziza, 54 ans et au pouvoir depuis 2005, d'y rester jusqu'en 2034.
Une crise politique. L'annonce en avril 2015 de la candidature controversée de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat a plongé le Burundi dans une crise politique qui a fait au moins 1.200 morts et plus de 400.000 réfugiés, et sur laquelle la Cour pénale internationale a ouvert une enquête. L'ONG Human Rights Watch (HRW) avait dénoncé en avril une répression accrue dans le pays à l'approche du référendum. Dans un communiqué accompagnant la publication d'un rapport, elle avait accusé les forces gouvernementales et les membres du parti au pouvoir d'avoir "tué, passé à tabac et intimidé des citoyens perçus comme des opposants" afin d'assurer la victoire du président Nkurunziza au référendum.
Des menaces contre les médias. Le gouvernement a déployé ces dernières semaines des soldats dans les zones frontalières après avoir accusé des groupe de l'opposition en exil de chercher à perturber la consultation. Le référendum se déroulera dans des conditions étroitement contrôlées. Un décret présidentiel prévoit une peine d'"un à trois ans de prison" pour quiconque tentera de convaincre les électeurs de "s'abstenir de voter". Début mai, l'autorité des médias avait annoncé la suspension pour six mois des radio britannique BBC et américaine VOA pour "manquements à la loi régissant la presse". La radio française RFI a reçu "une mise en garde" pour "un traitement jugé tendancieux et mensonger" d'informations sur le Burundi, à deux reprises.